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L'avocat franco-iranien Ardavan Amir-Aslani au Forum de "Liberté"
"L'Occident a compris le danger du wahhabisme
Publié dans Liberté le 28 - 01 - 2014

Si trente-cinq ans de révolution islamique ont mis l'Iran au ban de la société internationale, il a suffi de quelques mois seulement pour mettre à nu les financiers du terrorisme international.
Avocat de renom au barreau de Paris, Me Ardavan Amir-Aslani, invité hier au Forum de Liberté, a d'emblée démontré qu'il était un fin connaisseur de l'Iran, son pays d'origine. Il est surtout cet observateur, parmi les premiers, à avoir prédit un rapprochement spectaculaire entre les USA et l'Iran dont les relations diplomatiques sont, faut-il le rappeler, rompues depuis 35 ans.
Qualifiant cet évènement d'historique, le retour de l'Iran sur la scène internationale est, selon lui, en train de bouleverser toute la région du Moyen-Orient. "C'est une question d'actualité qui va dominer dans les mois à venir. Sur le plan géostratégique, ce changement sera de la même ampleur que la chute du mur de Berlin", pronostique-t-il. C'est dire les enjeux de taille qui se profilent. C'est, pour lui, la fin d'une époque. Mais d'où vient ce revirement ? D'après Ardavan Almir-Aslani, les Américains seront énergétiquement indépendants en 2017. Et exportateurs nets vers 2025. "Peut-être même bien avant." Et c'est cette "indépendance énergétique" qui, selon lui, leur permet aujourd'hui de "réfléchir à tête reposée" sur leurs relations avec l'Arabie saoudite, "le seul pays au monde à porter un nom de famille".
Les Américains ont, d'après lui, opéré un constat : "Le pétrole chiite est plus important que celui sunnite. L'Iran représenterait ainsi, selon lui, la principale réserve gazière prouvée au monde devant la Russie et le Qatar avec lequel il partage précisément à 50% le même gisement non exploité à cause des sanctions."
Et puis, le but de la manœuvre US n'est pas dénué d'arrière-pensées politiques : "Dans les priorités US, la Chine est devenue massivement une cible prioritaire. Les Américains veulent étrangler les Chinois à travers leurs besoins énergétiques. Pour endiguer l'expansionnisme chinois, l'accès aux gisements miniers d'hydrocarbures est devenu déterminant. Pour contenir la Chine, les USA ont même reouvert récemment leur base Darwin." D'après lui, la bataille va se jouer essentiellement dans le Pacifique. Plus terre à terre, il explique aussi que la volonté américaine (et aussi européenne) est dictée par la nécessité de prévenir des troubles gravissimes et les débordements de la crise syrienne. "C'est une région en pleine ébullition. Plusieurs pays arabes vivent aujourd'hui des situations de trouble à cause des islamistes."
D'après lui, il y a surtout une prise de conscience de la communauté internationale du danger islamiste. "Beaucoup ne veulent plus soutenir une coalition composée de Jabhat Nousra, d'Al-Qaïda et d'autres groupes extrémistes." L'orateur, qui a averti, en préambule, l'assistance du risque d'être interpellé par sa lecture des évènements, considère simplement que "la Syrie séculière et laïque fait face aujourd'hui à des mangeurs de foi, des islamofascites". Ni une, ni deux ! D'après lui, si les USA et les Européens veulent être honnêtes avec eux-mêmes, ils doivent reconnaître que ce sont les takfiristes wahhabites qui sont véritablement leurs ennemis. "Ce ne sont pas les Iraniens qui ont assassiné l'ambassadeur américain en Libye", souligne-t-il.
Aussi, d'après lui, les Occidentaux ont compris "le danger de l'extrémisme islamiste" dés lors qu'ils se sont aperçus qu'il y avait parmi les combattants étrangers en Syrie, des Ouzbeks, des Indonésiens, des Philippins, etc. Mais ce qui a véritablement changé entre les USA et l'Iran, c'est une prise de conscience des deux côtés. "C'est surtout le besoin qui les a amenés à la table des négociations." Sur ce plan, l'Iran semblait aussi demandeur. "L'Iran est aujourd'hui entouré par une forme de puissance qui lui est hostile. Il s'agit d'une guerre larvée que lui mènent certaines pétro-monarchies. Et puis l'Iran vit, à cause des sanctions, une crise économique sans précédent. 40% de taux de chômage, une inflation galopante, une monnaie dévaluée qui a perdu en deux ans 70% de sa valeur, un système bancaire isolé à l'international. Il y a des malades iraniens qui sont dans une situation de détresse absolue. Des médicaments contre le cancer sont aujourd'hui introuvables. Les Iraniens veulent surtout s'en sortir."
Les sanctions économiques ayant frappé sévèrement l'Iran, le secteur énergétique iranien que ce soit en matière de production ou d'exportation a considérablement chuté. Les avoirs étrangers bloqués sont estimés à plus de 100 milliards de dollars. "Les Iraniens veulent non seulement récupérer leur argent, mais ils veulent retrouver également la possibilité d'exploiter et de vendre les terres rares et commercer les métaux précieux. C'est ce manque à gagner que l'Iran veut récupérer aujourd'hui."
L'orateur rappelle alors que les discussions secrètes ont débuté en avril 2013 à Mascate, à Oman bien avant l'élection de Rouhani qui semble être, lui, l'homme qui tombe à pic. D'après lui, il n'était pas le favori du régime. Son élection a été la conséquence d'une "lame de fond". Tout le monde donnait pour gagnant plutôt le maire de Téhéran. Mais quid du nucléaire iranien ? Existe-t-il une bombe atomique iranienne ? D'après lui, il y a une fixation sur l'Iran alors que le Pakistan est le berceau de toutes sortes de fondamentalistes. "Qui a donné l'arme nucléaire à la Corée du Nord et à la Libye ? Le proliférateur c'est le Pakistan, ce n'est pas l'Iran à ce que je sache !" Pour lui, les Iraniens ne comprennent pas cette injustice, ce deux poids, deux mesures.
De toute manière, les Iraniens ne sont pas près, selon lui, de renoncer à l'industrie nucléaire et qu'ils vont poursuivre à enrichir l'uranium à 5%. "Le nucléaire ce n'est pas que du miliaire, c'est aussi la médecine, les isotopes. Ceci est très important pour les Iraniens. Depuis 1984, Israël accuse l'Iran de détenir l'arme nucléaire. Si l'Iran avait la bombe nucléaire ça se saurait." C'est pourquoi, d'après lui, l'accord intérimaire sur l'arrêt de l'enrichissement de l'uranium contre la limitation des sanctions a vite entraîné une modification générale de la carte géopolitique.
Depuis, les choses se sont précipitées même s'il n'y a toujours pas eu d'accord signé avec les Américains. "Actuellement, la planète entière court à Téhéran pour discuter avec Rouhani. L'Angleterre a aussitôt désigné un ambassadeur pour ouvrir son ambassade, alors que pour le moment aucun intérêt économique ne le justifie. Enfin, la limitation des sanctions a permis aujourd'hui à l'Autriche d'assurer vers l'Iran 5 vols par jour." Quant à la position de la France, son deuxième pays, Ardavan Amir-Aslani n'y va pas par quatre chemins en fustigeant notamment son chef de la diplomatie, Laurent Fabius qui, selon lui, aura fait en sorte qu'il y ait 15 jours de retard pour la conclusion de l'accord intérimaire. "Chacun sait que la France a joué un rôle négatif. Il lui sera préjudiciable", promet-il. D'après l'orateur, la France reste prisonnière de l'idéologie et de la doctrine prônées par un certain Sarkozy.
"L'alignement sur le Likoud et sur les marchés arabes pétroliers du golfe Persique à la veille des discussions a été perçu comme une position radicale. Une position hostile pour faire plaisir à Israël, au Qatar et à l'Arabie saoudite." Pour lui, le Quai d'Orsay semble ne pas avoir pardonné la chute de Saddam "à qui la France vendait beaucoup d'équipements militaires". D'après l'orateur, le retour de l'Iran sur l'échiquier international fait peur actuellement aux Arabes qui étaient jusque-là "les seuls récipiendaires de l'attention américaine". Dans cette perspective, il appréhende beaucoup d'obstacles. "Les lobbyings israélien et saoudien sont actuellement férocement mis à contribution pour qu'il n'y ait pas d'accord sur la question. D'ailleurs, le congrès US propose déjà de durcir les sanctions s'il n'y a pas d'accord définitif. Obama a promis, bien sûr, d'y opposer son veto dans le cas échéant."
Par ailleurs, parmi les raisons qui ont motivé le déplacement à Alger d'Ardavan Amir-Aslani, autre bien sûr que le Forum de Liberté, un ouvrage à paraître dans lequel l'essayiste envisage de rendre un hommage à la diplomatie algérienne sous l'angle iranien. L'âge d'or de la diplomatie algérienne, tel est le titre de son livre à paraître symboliquement le 8 octobre 2014, une journée dédiée à la diplomatie algérienne. Grâce à un accord conclu avec un éditeur algérien, ce livre sortira d'abord sur le sol algérien avant de paraître en France.
Il convient de noter que l'auteur fait remonter cet "âge d'or" à la période comprise entre 1963 et 1982. Parmi les diplomates algériens qui ont, selon lui, rayonné, il cite Mohamed Seddik Benyahia, "un exemple de rectitude, de droiture et de moralité" ? On apprendra qu'il existe, à Téhéran, un grand boulevard au nom du défunt dont la mort n'a toujours pas été élucidée.
M.-C. L.
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