Rejetant la balle au département de tutelle, l'Unpef et le Snapest campent sur leurs positions et menacent de radicaliser leur mouvement. Le bras de fer opposant le ministère de l'Education nationale à l'Unpef et au Snapest n'est pas près de connaître son épilogue. Pis, la tension monte et les deux syndicats semblent décidés à faire fléchir le département de Baba Ahmed. Les deux partenaires sociaux font abstraction totale des appels à l'arrêt du mouvement de protestation lancés par les parents, les élèves et les différentes associations. Fort de l'adhésion massive des travailleurs au débrayage, l'Unpef hausse le ton et menace de durcir ses actions dans les prochains jours. Après la première semaine de la grève, ayant été "une totale réussite", l'Unpef envisage de reconduire cette action pour la deuxième semaine consécutive. Autrement dit, la paralysie des établissements scolaires se poursuivra demain et pendant toute la semaine. C'est du moins ce que le bureau national de l'union a annoncé, jeudi, à travers un nouveau communiqué. "En réponse au silence de la tutelle, le bureau national a décidé de poursuivre la grève pour la deuxième semaine." Les différents conseils de wilaya ont été instruits pour tenir, aujourd'hui, des assemblées générales en vue "de débattre des formules de radicalisation du mouvement de protestation". Un appel est d'ores et déjà lancé à tous les personnels grévistes pour la tenue de rassemblements régionaux, lundi prochain, devant les Directions de l'éducation. Le bureau national a tenu à préciser, dans le même communiqué, en direction de ses adhérents que "la relation est rompue entre la tutelle et les grévistes et par conséquent ils ne sont pas tenus de prendre en charge les élèves". Une mise en garde a été, en outre, adressée "à certaines parties qui se substituent à la tutelle et tentent de casser le mouvement de grève et la solidarité des travailleurs, et ce, en vulgarisant des instructions de ladite tutelle". Quant aux ponctions sur les salaires des grévistes, "la réglementation a réglé cette question". De son côté, le Snapest, qui s'est contenté la semaine dernière de deux jours de grève uniquement, passe à trois jours de débrayage à partir de lundi prochain. Il justifie, lui aussi, cette reconduction de l'action qui a mobilisé "plus de 60% des enseignants" par la sourde oreille du ministère. "Confuse et paniquée, la tutelle a pondu des instructions provocatrices (allusion à celles exigeant de garder les élèves dans les écoles et la menace de ponction sur les salaires) qui n'ont fait qu'envenimer la situation." Le conseil national du Snapest rappellera à ce propos que "la grève est un droit constitutionnel. Pendant la grève, la relation de travail cesse. Quant aux ponctions, elles sont soumises à des négociations." Répondant aux déclarations de la tutelle par rapport à "l'impossibilité de procéder à la révision du statut particulier car c'est un nouveau texte", le Snapest réplique par : "Cet argument aurait pu être valable si le statut était équitable. Mais ce n'est pas le cas, il compte d'innombrables anomalies de l'avis même des responsables du MEN. Il faudrait l'amender, une, deux, voire plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il soit équitable pour tous." D'ici là, seuls les élèves seront les grands perdants. M B Nom Adresse email