C'est reparti. Les travailleurs des communes ont décidé de reprendre la protestation dès aujourd'hui. Ils sont quelque 500 000 employés à suivre le mot d'ordre du conseil national des communes, affilié au Snapap. Ils observent un débrayage de trois jours, à compter d'aujourd'hui. C'est la deuxième action de protestation menée par les fonctionnaires des APC après une grève de deux jours observée les 30 et 31 mars passé. Le syndicat national des communaux entend élever le taux de participation grâce à une adhésion plus importante des travailleurs à ce mouvement. «Nous avons enregistré de nouvelles adhésions à notre syndicat depuis le dernier débrayage. Cela a été matérialisé par l'installation de nouvelles sections syndicales dans plusieurs wilayas du pays. Actuellement, le syndicat compte plus de 500 sections syndicales réparties sur le territoire national, ce qui va donner une plus grande ampleur au mouvement», a précisé M. Yahia Ali, président du bureau national. Le syndicat table sur le gel quasi total des communes en faisant participer le personnel administratif et technique. La reprise de la protestation dans les communes a été motivée par plusieurs facteurs. Le représentant des communaux avance l'absence de réaction de la part du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales depuis le dernier débrayage. «Nous n'avons eu aucune réaction de la part de la tutelle après le précédent mouvement. Il n'y a eu ni appel au dialogue pour discuter des revendications exprimées ou encore une action concrète visant à satisfaire la demande des grévistes en vue de les rassurer. Cet état de fait nous a contraints à reprendre le débrayage dans l'espoir de faire entendre notre voix», a ajouté M. Yahia Ali. Pour lui, cette nouvelle action témoigne de la persistance du bras de fer entre les deux parties. «En l'absence de réaction, nous sommes en droit de réitérer l'interpellation des pouvoirs publics pour demander l'amélioration de notre situation socioprofessionnelle.» Evoquant la commission chargée d'élaborer le statut particulier des travailleurs communaux, le secrétaire général du syndicat affirme qu'elle n'a toujours pas accompli son travail en dépit du fait qu'elle a été installée depuis plus de trois ans. «Nous n'avons toujours pas pris connaissance du contenu de ce statut, ce qui est pour nous de simples paroles dans l'air et des promesses qui restent sans suite. Un statut clair-obscur Ceci en plus du fait que nous devrons être consultés pour l'élaboration de ce texte, ce qui n'a toujours pas été fait. On a annoncé la réunion des membres de cette commission avant ce deuxième débrayage, mais il n'y a rien eu jusqu'à présent. Nous ne savons même pas si cette réunion a eu lieu ou non et quelles auraient été ses conclusions. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucune information n'a filtré sur ce texte ou encore sur les indemnités des travailleurs», a-t-il encore ajouté. Notre interlocuteur a saisi cette occasion pour dénoncer les intimidations qui se sont poursuivies par les agents de l'administration à l'égard des grévistes. «Outre les menaces de radiation, l'administration locale a promis d'appliquer des ponctions sur salaire. Ceci s'ajoute aux décisions de justice ayant condamné le mouvement qualifié d'illégal», a-t-il encore ajouté. Outre le statut et le régime indemnitaire, le syndicat revendique la hausse des salaires des fonctionnaires des communes, l'intégration du personnel contractuel qui représente 20% de son effectif, le maintien du régime de retraite actuel et la préservation des libertés syndicales. Le conseil national du syndicat compte se réunir à l'issue de ces trois journées de grève afin de décider des suites à donner à ce mouvement. On n'écarte pas, pour l'instant, le recours à un mouvement de grève cyclique avant de radicaliser l'action.