Cette rencontre du responsable du RCD avec les militants et sympathisants de son parti, à Adekar, a été une occasion pour lui de réitérer l'appel au boycott de l'élection présidentielle du 17 avril prochain lancé par son parti. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a programmé une série de conférences à travers différentes localités de la wilaya de Béjaïa dans le cadre de la célébration du 25e anniversaire du parti. Le coup de starter a été donné, avant-hier à Adekar, par une conférence animée par le secrétaire national à la réforme de l'Etat, Hakim Saheb, sous le thème "La refondation nationale comme ultime réponse à la faillite actuelle". Le conférencier a, de fil en aiguille, développé l'idée phare de son parti qui est l'Etat unitaire décentralisé, basée sur une régionalisation modulable. De prime abord, l'intervenant souligne que "l'Etat centralisé est le miroir de l'Etat colonial". Et d'ajouter : "L'Etat jacobin n'est pas adapté à notre sociologie." Pour ce responsable national du RCD, le pouvoir central a accaparé toutes les attributions, d'où son asphyxie et celle de la société. "Il est urgent de décentraliser l'Etat algérien", martèle-t-il. Une décentralisation qui, explique-t-il, doit tenir compte de trois paramètres. Primo : le paramètre historique. Le schéma des wilayas historiques qui a tenu compte des spécificités des régions et qu'il serait judicieux de reproduire. "Les wilayas historiques étaient autonomes dans leurs décisions pendant la guerre de Libération nationale", a-t-il rappelé avant de s'interroger sur les raisons de la remise en cause, une fois l'Indépendance arrachée, d'un découpage qui a fait les preuves de son efficacité. Secundo : le paramètre économique. "La mondialisation a encouragé le repli vers les régions", estime l'orateur. Tertio : le choix des institutions bien structurées et avec plus de prérogatives. "Tous les découpages qui ont été faits depuis l'Indépendance par le pouvoir central répondent à ses objectifs politiciens", relève l'intervenant. Et de soutenir avec force que "le groupe dominant n'a jamais coupé le cordon ombilical avec le colonialisme". "Il faut décoloniser les institutions nationales", lance dans la foulée le conférencier. Dans le document portant réflexion sur la régionalisation modulable que propose le RCD, Me Hakim Saheb soutient qu'il est possible de régionaliser dans le cadre d'un Etat unitaire, évidemment avec une douzaine de capitales et des institutions de renouveau. À chaque région de décider de son mode de développement avec son pouvoir législatif, son pouvoir exécutif et ses administrations dotées de la faculté de décider. "C'est une régionalisation, explique-t-il en substance, qui n'a pas pour vocation de remettre en cause le bénéfice de la citoyenneté. C'est le principe d'une démocratie de proximité." Pour mieux convaincre l'assistance, Me Hakim Saheb s'appuie sur le dernier discours de François Hollande qui plaide pour la régionalisation de la France qui demeure le seul Etat jacobin parmi les pays d'Europe et d'Amérique. À une question d'un intervenant lors des débats sur la différence entre une autodétermination soutenue par le MAK et la régionalisation modulable que défend le RCD, le conférencier répond : "Il y a un écart entre les deux projets, aussi large qu'un océan." Cette rencontre du responsable du RCD avec les militants et sympathisants de son parti à Adekar a été une occasion pour lui de réitérer l'appel au boycott de l'élection présidentielle du 17 avril prochain lancé par son parti. "La prochaine élection présidentielle est un non-événement. Ce sera encore une fois une élection biaisée", a-t-il déclaré. L. O Nom Adresse email