En 2011, l'Algérie occupait le 15e rang de producteur de pétrole à l'échelle mondiale, le 2e en Afrique derrière le Nigeria, avec 1,8 million de barils par jour et le 11e en gaz naturel (avec 77 milliards de mètres cubes), selon le rapport World Energy Outlook de l'Agence internationale de l'énergie. Les réserves d'hydrocarbures, Mourad Preure, expert en énergie et président du cabinet Emergy, les chiffre à 5 milliards de barils de pétrole, soit un pour cent des réserves mondiales établies à 1400 milliards de barils. Quant aux réserves gazières, il cite le chiffre de 4,5 trillions de mètres cubes, soit 2,5% des réserves mondiales. L'expert note par ailleurs qu'à sa découverte, le site de Hassi Messaoud totalisait 50 milliards de barils de pétrole en place, et que le pays n'en a produit que 15%, avec un taux de récupération oscillant entre 26% et 27%. Preure estime que si on augmentait ce taux de 3%, ce serait 10 années supplémentaires de production. Les réserves en hydrocarbures dont dispose le pays sont renfermées dans un peu plus de 200 gisements d'huile et de gaz. En dehors des plateformes historiques que sont Hassi Messouad et Hassi R'mel, qui représentent respectivement 70% des réserves pétrolières et 50% des réserves de gaz, et continuent d'assurer environ 28% et 60% de la production nationale d'hydrocarbures, un ensemble de gisements, notamment ceux de Berkine (14% des réserves de gaz et 8% des réserves de pétrole) et d'Illizi (14% des réserves de gaz et de pétrole), ont été développés ces dernières années, tandis que d'autres (Reggane, Ahnet/Timimoun, etc.) sont en phase de développement. Le président d'Emergy avance également que l'Algérie possède des réserves en schiste estimées à quatre fois celles conventionnelles. Selon de hauts responsables du ministère de l'Energie, les réserves de gaz de schiste représenteraient près de 17 000 milliards de mètres cubes. Le département américain de l'Energie avait, en juin 2013, révisé en hausse son estimation des réserves techniquement récupérables de gaz de schiste de l'Algérie, qu'il situe actuellement à 19 800 milliards de m3 contre une évaluation de 6440 milliards de m3 en 2011, soit plus que le triple de son estimation deux années auparavant. La Banque africaine de développement (BAD) a fourni également des chiffres sur ce potentiel. Le volume de réserves de gaz de schiste, si elles étaient avérées, serait ainsi de 50% supérieur aux réserves de gaz conventionnel, avance l'institution africaine. D'après elle, on estimait à 812 000 milliards de pieds cubes les réserves de gaz en place et à 230 000 milliards de pieds cubes les réserves de gaz techniquement exploitables. Or, selon les projections, l'Algérie produira deux fois moins de gaz conventionnel dans vingt ans, en raison de réserves qui déclinent. La situation est alarmante ? Elle l'est, la consommation domestique augmentant de 15% par an en moyenne et les hydrocarbures représentant 97% des exportations du pays et 36% de son produit intérieur brut, selon l'Agence d'information sur l'énergie américaine. Les réserves d'hydrocarbures non conventionnels, une solution de rechange ? Le pays va-t-il les exploiter dans le court terme ? Selon l'agence américaine Bloomberg, l'Algérie ne devrait pas être en mesure de produire du gaz de schiste commercial avant 2020. À l'échelle mondiale, le gaz non conventionnel représente environ 44% des ressources de gaz naturel encore jugées techniquement récupérables, tandis que la part du gaz de schiste est estimée à 63% du gaz non conventionnel techniquement récupérable. Le schiste gagne en devenir ? Selon des prévisions établies par le géant américain ExxonMobil, à l'horizon 2030 le gaz deviendra le combustible le moins cher pour les centrales électriques aux Etats-Unis. Et d'ici 2025, il constituera la deuxième source d'énergie dans le monde après le pétrole, dépassant le charbon. Total et Petrobras sont parmi les rares compagnies pétrolières à affirmer que si les ressources existent et qu'elles sont encore importantes, l'âge de l'énergie à bas coûts est bien terminé. L'or noir méritera de nouveau son nom. Il reste du pétrole et on en laissera même beaucoup en terre. Youcef Salami Nom Adresse email