Comment arriver à un consensus autour de la prise d'otage et du paiement des rançons ? La problématique est d'une grande urgence, d'autant plus que la menace est persistante et soutenue par l'attitude de certains pays qui tend à encourager cette industrie des groupes terroristes. Dans la quête de ce consensus, le Forum global pour la lutte contre le terrorisme et le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert) organisent, depuis hier à Alger, un atelier sur le kidnapping et le paiement de rançons. Dans son allocution d'ouverture, l'ambassadeur du Caert, M. Madeira, a mis l'accent sur l'évolution de la nature des groupes terroristes, leur mutation, notamment avec leur indépendance de la maison mère, Al-Qaïda, pour agir en autonomie. D'où leur besoin de financement locaux et le passage aux activités violentes comme le trafic d'armes, de drogue et les enlèvements. Des activités très lucratives. Un atout pour financer des activités de déstabilisation des Etats. Le but de cet atelier est évidemment d'échanger les expériences, de débattre des défis de ce phénomène et d'ébaucher une plateforme ou une stratégie pour le juguler. Il s'agit également de discuter des 15 points du Mémorandum d'Alger relatif aux bonnes pratiques en matière de prévention, a indiqué de son côté M. Rezag Bara. Le conseiller à la présidence a insisté sur l'importance de la prévention et sur le non-paiement des rançons ou les concessions politiques. Ce qui renforce, bien entendu, les capacités des terroristes. Car l'impact des rançons est directement lié à la paix et à la sécurité des Etats et des institutions. Il passera de son côté en revue les différentes avancées en matière de législation, notamment les résolutions onusiennes, les condamnations des prises d'otage, tout en saluant la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU (21-33) qui renforce l'approche internationale adoptée par l'UA et le G8 relative à la prévention. Il a appelé à un consensus international élargi. Pour sa part, le chargé d'affaires à l'ambassade du Canada à Alger, Tim Gorham, a évoqué le travail du groupe Sahel dont l'objectif est d'identifier les problèmes qui menacent la région et de mobiliser les moyens pour des formations sur la base de l'expérience et des bonnes pratiques. Il est convaincu qu'avec la présence des experts régionaux et internationaux, on peut aboutir à une stratégie globale pour lutter contre le kidnapping et le paiement des rançons. En connaisseur des questions de sécurité, l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M. Ensher, a réitéré sa détermination à travailler (dans le cadre du Mémorandum d'Alger) pour réduire l'accès au financement des groupes terroristes. Tout en dénonçant le paiement des rançons qui contribuent à accroître la menace sur la stabilité et la sécurité. Il a appelé, par ailleurs, l'Algérie, en tant que leader, à partager son expérience, son savoir-faire avec les autres membres de l'UA. Il a plaidé pour une stratégie globale à long terme. Il a été, cependant, le seul à évoquer les diplomates algériens otages du Mujao. "Permettez-moi d'exprimer la préoccupation de mon gouvernement au sujet de la sécurité et du bien-être des diplomates algériens pris en otage. Les Etats-Unis condamnent fermement l'enlèvement et soutiennent pleinement le gouvernement algérien dans ses efforts constants pour assurer leur retour en toute sécurité. Nos pensées vont aux otages et à leurs familles", a-t-il déclaré. D B Nom Adresse email