Un atelier régional portant «réactivation du Mémorandum d'Alger s'agissant des bonnes pratiques préventives des kidnappings et payements de rançons» s'est ouvert hier à Alger, en présence de représentants et experts de plusieurs pays. Placée sous l'égide de l'Union africaine (UA) et du Conseil de sécurité des Nations unies, cette rencontre d'une journée, est co-organisée par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) d'Alger, qui abrite les travaux de cet atelier, et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme. Plusieurs pays concernés par la problématique de la lutte contre le terrorisme y prennent part, dont notamment les Etats-Unis d'Amérique, le Canada, la Chine, de nombreux Etats africains et arabes. Certains pays y sont représentés à travers des experts internationaux en matière de lutte contre le terrorisme. «L'UA et le CAERT travaillent de manière concertée pour s'assurer que les initiatives du Forum mondial de la lutte contre le terrorisme soient mises en œuvre s'agissant des kidnappings qui sont devenus le modèle de financement le plus fructueux des groupes terroristes, notamment en Afrique et plus précisément dans la région du Sahel», a déclaré, à l'ouverture des travaux de l'atelier, l'ambassadeur Francisco José Madeira, directeur du CAERT et représentant spécial du président de la commission de l'UA pour la coopération anti-terroriste. L'intérêt de cette rencontre, a-t-il souligné, est de «promouvoir» la coopération entre les différentes Agences internationales et les Etats en vue de combattre cette forme «lucrative» de financement du terrorisme et ce, en mettant en œuvre les différents mécanismes adoptés jusque-là dans ce sens. Intervenant au début des travaux, les Etats-Unis ont, par la voix de leur ambassadeur à Alger, Henry S. Ensher, réitéré mardi leur «préoccupation» et «condamnation» du kidnapping de diplomates algériens à Gao (Mali), tout en réaffirmant leur «soutien» au gouvernement algérien dans ses efforts «constants» pour assurer leur retour en toute sécurité. «Permettez-moi d'exprimer la préoccupation de mon gouvernement au sujet de la sécurité et le bien-être des diplomates algériens pris en otage. Les Etats-Unis condamnent fermement l'enlèvement et mon gouvernement soutient pleinement le gouvernement algérien dans ses efforts constants pour assurer leur retour en toute sécurité. Nos pensées vont aux otages et à leurs familles», a indiqué l'ambassadeur américain à l'ouverture de travaux de l'atelier régional organisé à Alger. Sept diplomates algériens, dont le consul à Gao (Mali), Boualem Sias, avaient été enlevés le 5 avril 2012 du siège du Consulat par le Mouvement pour l'unicité et lejihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Sur les sept diplomates enlevés, trois ont été libérés en juillet 2012, alors que les quatre autres qui demeurent en otages seraient «en vie» selon les affirmations, maintes fois exprimées, par le gouvernement algérien. Comme nous l'avons rapporté dans l'une de notre précédente édition, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la semaine dernière une résolution exhortant les pays à cesser le versement de rançons aux groupes terroristes contre libération des otages et a rappelé l'adoption du Mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon. Préoccupé par la multiplication des prises d'otages imputables à des groupes terroristes en vue d'obtenir des fonds ou des concessions politiques, le Conseil de sécurité a demandé aux pays «de réfléchir aux moyens d'empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de ces enlèvements» et de faire en sorte que les otages soient libérés sains et saufs. Pour le Conseil, le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constitue «une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales» et que tous les actes de terrorisme sont «criminels et injustifiables» quels qu'en soient le mobile et les auteurs, et qu'il est impératif de le combattre par tous les moyens.