Lors d'une conférence de presse organisée mardi dernier au siège du Sete, les membres de la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa (Fapewb) ont renvoyé dos à dos responsables du secteur de l'éducation et syndicats des enseignants, jugeant "aberrant de prendre en otage l'avenir de nos enfants". En effet, c'est un sévère réquisitoire qu'a dressé, d'emblée, le président de cette organisation des parents d'élèves contre les responsables de la situation de pourrissement dans laquelle s'enlise le secteur de l'éducation nationale, après trois semaines de grève initiée par des syndicats des enseignants. Ainsi, le président de la Fédération des APE de Béjaïa, Djoudi Touazi, a tenu à souligner qu'"au-delà de ce mouvement de grève des enseignants, le secteur de l'éducation vit, ces dernières années, une situation des plus dramatiques dans notre wilaya, marquée par des perturbations dues à la négligence ou carrément à l'absence de prise de considération des problèmes récurrents qui se posent avec acuité". L'orateur dénoncera au passage "l'absence flagrante de responsables du secteur sur le terrain", qui a engendré cette situation d'anarchie qui règne dans certains établissements scolaires de la wilaya. À cet effet, il citera, à titre d'exemple, les scènes de "violences physiques provoquées par certains élèves manipulés ayant déserté leur établissement scolaire, pour rejoindre la rue, dans le chef-lieu de la wilaya". Cet état de fait, affirme le conférencier, dénote "l'absence de collaboration de la Direction de l'éducation avec la participation des parents d'élèves pour prévenir et éviter toute situation pouvant porter atteinte à la sécurité des élèves lors des conflits". S'en prenant au premier responsable du secteur de la wilaya, M. Touazi assènera : "Le directeur de l'éducation de Béjaïa ne fait rien sur le terrain. Il y a un manque criant d'encadrement (pas de directeurs, d'enseignants, d'économes...) et d'infrastructures (pédagogiques, administratives, culturelles, sportives...), pas de statistiques en matière de gestion des ressources humaines (RH), mauvaise gestion des affectations, de la violence, du harcèlement et autres dérapages dans nos écoles..." Selon l'orateur, plus d'une quarantaine de projets de réalisation de nouveaux établissements scolaires, lancés depuis 2004, soit depuis une décennie, attendent toujours leur livraison, alors que certaines écoles fonctionnent avec 50 élèves par classe. Parmi les projets qui traînent à Béjaïa, il citera le cas du lycée de Sid-Ali-Labher, au chef-lieu de wilaya, et dont la pose de la première pierre par l'actuel wali a eu lieu au début du mois de janvier 2012, lequel n'arrive toujours pas à ouvrir ses portes, au grand dam de nombreux lycéens qu'enregistre chaque année la ville des Hammadites. Pour sa part, Rachid Bedjaoui, membre de la Fédération des APE de Béjaïa, tient à déplorer le fait que la Direction de l'éducation soit dépourvue de cadres titulaires concernant certains postes de responsabilité, tels que celui de secrétaire général qui demeure toujours vacant depuis plusieurs mois. Enfin, les membres du bureau fédéral de la Fapewb interpellent les autorités en charge du secteur à "sévir dans leur gestion par l'application rigoureuse des lois et règlements en vigueur régissant les conflits, seule solution pouvant garantir les droits fondamentaux et constitutionnels de nos enfants scolarisés". K. O Nom Adresse email