Les opposants à Amar Saâdani ne désarment pas. Ils sont revenus à la charge, hier, en déposant une nouvelle demande auprès de la wilaya d'Alger pour la tenue d'une session extraordinaire du comité central. Ils étaient une vingtaine de membres du CC, parmi lesquels des députés, à avoir fait le déplacement, hier matin, accompagnés d'un huissier de justice. Les opposants ont déposé leur demande et les services de la wilaya ont accusé réception. La date du 19 et 20 février est maintenue par les opposants, conduits par Abderrahmane Belayat. Mais ils estiment que cette date pourrait changer en fonction de la réponse de la wilaya d'Alger. Hasard du calendrier ? Le jour même, le patron imposé à la tête du FLN rencontrait les mouhafedhs, histoire d'affirmer encore son autorité sur le parti. Mais pour ses opposants, les jours de Saâdani étaient comptés bien avant sa sortie incendiaire contre le DRS et son patron. Ils affirment détenir les deux tiers des membres du comité central leur conférant le droit d'organiser une session extraordinaire du comité central et d'élire un nouveau secrétaire général ou un directoire provisoire. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples que voudraient les présenter les uns et les autres. Au FLN, les alliances, les allégeances changent d'heure en heure, au gré de la direction du vent, des coups de fil reçus par les uns et les autres, mais surtout des intérêts, des promesses et des menaces de tout un chacun. L'histoire du nombre exact de signataires a de tout temps été problématique, et ce, depuis le début de la crise provoquée par "le mouvement de redressement". Combien de fois des militants ont signé et nié avoir signé ? Combien de fois des cadres ont affirmé avoir découvert leur nom sur des listes alors qu'ils n'étaient pas au courant ? Des pratiques courantes au sein du parti, d'autant plus que pour la plupart des cadres, ce qui importe c'est la gestion de la carrière personnelle. Alors, quand on a une promesse de figurer dans l'exécutif, au Sénat ou au Parlement, ou encore en poste à l'étranger, toutes les concessions, tous les retournements deviennent admis. Idem lorsqu'il s'agit de menaces. Car rares sont ceux qui imagineraient qu'ils pourraient perdre leurs privilèges ou de retourner d'où ils viennent. Cela dit, et en dépit du fait que les opposants à Saâdani persistent à réclamer la tenue d'une session extraordinaire du comité central, celle-ci pourrait ne pas se tenir de sitôt, du moins pas avant que la question principale de la présidentielle ne soit tranchée : le président Bouteflika briguera-t-il, ou non, un quatrième mandat ? Et, à la lumière de ce qui se joue présentement, tout porte à croire que le FLN comme les autres soutiens traditionnels du pouvoir seraient marginalisés dans cette course. A. B Nom Adresse email