À chaque réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour renouveler le mandat de la Minurso, le Sahara occidental revient sur le devant de la scène, avec cette fois des manifestations populaires dans plusieurs villes sahraouies, violemment réprimées par les forces d'occupation marocaines. Au lendemain de la violente répression, samedi, par les forces marocaines des manifestations dans quatre villes sahraouies, El-Ayoune, Smara, Boujdour et Dakhla, le président sahraoui Mohamed Abdelaziz a adressé une lettre au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dans laquelle il l'appelle à prendre des mesures urgentes contre l'occupant marocain pour "mettre fin" à ses pratiques "barbares" contre les manifestants sahraouis. Selon l'agence de presse sahraouie SPS, qui a rapporté l'information, le président Abdelaziz a appelé le SG de l'ONU à "prendre les mesures nécessaires contre l'occupant marocain pour mettre un terme aux pratiques barbares contre des civils dont le seul tort est d'avoir manifesté pacifiquement pour des droits légitimes consacrés par la charte et les résolutions des Nations unies". Cet appel intervient suite à "l'intervention brutale" samedi contre plus de 80 manifestants sahraouis dans les villes occupées d'El-Ayoune et de Boujdour. "Le nombre élevé" des victimes de cette intervention reflète "la cruauté et la violence aveugle des forces d'occupation marocaines contre les civils sahraouis dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, voire même des militants des droits de l'homme". Dans les villes d'El-Ayoune, Smara, Boujdour et Dakhla, des Sahraouis ont manifesté dans le cadre de la campagne nationale et internationale pour l'élargissement du mandat de la Minurso qui active au Sahara occidental depuis plus d'une vingtaine d'années. C'est à Boujdour que les manifestants sahraouis ont hissé les emblèmes de la République sahraouie et du Front Polisario et scandant des slogans nationaux en faveur du droit du peuple sahraoui à la liberté et à l'autodétermination. Citant des sources des droits de l'homme, l'agence de presse sahraouie SPS a indiqué que des manifestants ont été blessés et d'autres ont été malmenés suite à l'intervention des forces de répression marocaines. La même source a ajouté que les forces d'occupation marocaines ont assiégé la ville pour empêcher tout mouvement pacifique des Sahraouis, indique la même source. Une unité de la police d'occupation a tenté de prendre d'assaut le domicile d'une famille pour arrêter leur fils mineur pour sa participation aux manifestations pacifiques revendiquant la liberté du peuple sahraoui et le départ de l'occupant marocain. Plus de 70 personnes, dont des femmes, des personnes âgées et des mineurs, ont été grièvement blessées à El-Ayoune par les forces marocaines lors de la manifestation organisée samedi par des Sahraouis qui réclamaient leur droit à l'autodétermination. Les forces d'occupation marocaines ont assiégé la ville, afin d'empêcher d'éventuelles manifestations en faveur de l'indépendance du Sahara occidental, a souligné SPS. Il y a lieu de signaler que ces manifestations populaires coïncident avec la visite au Sahara occidental de parlementaires britanniques, qui sont venus s'enquérir de la situation réelle des droits de l'homme dans ce territoire, classé autonome par la commission de décolonisation des Nations unies, et à un peu plus d'un mois de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour la prorogation du mandat de la Minurso, sur fond de multiplication des appels pour la doter du contrôle des droits de l'homme. M. T Nom Adresse email