Le Liban, ce pays de 10452 km2 vit une crise sociale, poussant sa diaspora à choisir le chemin de l'exil.. Comme tous les autres pays du bassin méditerranéen, le Liban a connu plusieurs vagues migratoires, et ce même avant sa création en 1920. Le chiffre des migrations n'a cessé d'augmenter à travers les années, influencé par la guerre civile, pour atteindre 990 000 personnes immigrées au cours de la période entre 1975 et 2007, et 810 000 déplacées (à noter que la population libanaise a été estimée en 2007 à 3 759000 personnes). La fin de la guerre civile n'a pas été pour les libanais, une période calme. Bien au contraire, la vague migratoire continua sans interruption, alimentée par la fragilisation économique, l'incapacité de créer des opportunités d'emplois, l'insécurité et de l'instabilité politique. De plus, le feuilleton de la violence n'a jamais quitté le Liban. La guerre dévastatrice et destructive de 2006, avec la tragédie humanitaire qu'elle a provoqué, aura été plus que suffisante pour convaincre les libanais soit d'accepter la réalité lourde de leur pays ou bien d'émigrer ! Le Liban se trouve actuellement dans une situation de très haute tension politique face au conflit qui se déroule juste à ses frontières. Les flammes de la crise syrienne envahissent tout son territoire par des attentats terroristes meurtriers. Ces facteurs poussent la nouvelle génération à également quitter leur pays. La fuite « vers un monde meilleur » Cette quête indéterminée que le peuple libanais halète pour vivre en sécurité psychique, physique et économique transforme le pays des cèdres en un pays qui fabrique les hommes au service d'autrui. Et dire que toutes les bases de données disponibles sur la migration internationale, s'accordent pour placer le Liban au top 30. Ce taux élevé d'émigration laisse à réfléchir sur l'avenir du Liban, qui perd peu à peu ses citoyens et ses jeunes cerveaux. Parmi ces libanais, Ines, une pharmacienne qui a immigré récemment au Canada « je cherche la sécurité, je suis rentrée il y a une semaine au Liban, à mon arrivée il y a eu des attentats.. C'est décidé je dois mettre en vente mon local de pharmacie pour m'installer au Canada pour de bon ». C'est le cas aussi de Khuzama, « j'ai quitté le Liban après la guerre de 2006, je suis du Sud du Liban, je vivais sous la pression et les conditions d'insécurité d'occupation israélienne au Sud, maintenant j'habite en Italie.. En paix ». Et de Khaled « je suis arrivé à Marseille avec des amis, échappant de la guerre civile, je suis toujours en France et je me demande si je pourrais revenir un jour au Liban malgré l'instabilité politique ? » Le seul souci des libanais est la sécurité, « je prépare ma famille pour quitter le Liban, on ne peut pas vivre avec inquiétude éternelle, dans la peur de mourir par une explosion » a ajouté Fatima, assistance sociale, désespérément.. Cette vague massive d'émigration influe sur la composition de la société libanaise. De nouvelles études démontrent un grand déséquilibre démographique sur le plan de la moyenne d'âge et le sexe de la population, et ce à cause de la perte d une grande partie de jeunesse et de la forte proportion des hommes parmi les émigrés. L'immigration collective touche aussi quelques villes et villages transformés en lieux de mémoire. Les habitants ont déserté ces régions, qui étaient composés autrefois par des chrétiens ou musulmans. Tout cela se passe dans un pays qui est caractérisé, bien entendu, depuis des siècles par sa mission socioculturelle. Cette vague migratoire ne risque pas d'engendrer une rupture de longue durée dans l'histoire du Liban et le Proche-Orient tout entier ? Et peut-on empêcher le peuple d'immigrer en fuyant de guerres, de crises, de peur d'un futur incertain, la peur de l'inconnu ? Qu'en est-il des propos de l'écrivain libanais Amine Maalouf « n'hésite jamais à t'éloigner, au-delà de toutes les mers, au-delà de toutes les frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances ». Devons-nous nous éloigner pour vivre en paix ? N A Nom Adresse email