Arborant plusieurs banderoles dénonçant la décision de la wilaya d'Alger de maintenir le projet, les manifestants semblent déterminés à bloquer l'installation du chantier. Des centaines de citoyens se sont regroupés avant-hier à Réghaïa pour exiger une nouvelle fois l'annulation du projet du centre d'enfouissement technique que les autorités comptent implanter au niveau de la cité Bensaïdane à l'entrée de la ville. Arborant plusieurs banderoles dénonçant la décision de la wilaya d'Alger de maintenir le projet, les manifestants semblent déterminés à bloquer l'installation du chantier. Et cette fois-ci, ce sont les aînés et les sages de la localité qui ont pris le relais pour dire "non" à ce projet qui présente, selon eux, des menaces pour la santé de la population et l'environnement d'une manière générale. "Aujourd'hui nous sommes 3 000 personnes, la semaine prochaine nous serons 10 000 car nous allons sortir avec nos familles pour crier notre colère d'une manière pacifique", dira Sid Ali responsable d'une association de quartier. Et de soutenir : "Nous sommes convaincus de la justesse de notre action et l'histoire va nous condamner si nous laissons ce projet s'installer au milieu de la ville de Réghaïa." Un autre sage de la localité a voulu interpeller la ministre de l'Environnement en l'invitant à venir sur place pour s'enquérir de la réalité de la situation. "Nous sommes sûrs que la ministre a été induite en erreur et nous lui demandons d'examiner attentivement les pièces du dossier pour voir si la réglementation a été respectée", souligne-t-il. Les citoyens reprochant aux autorités leur entêtement à maintenir ce projet et de ne pas faire l'effort d'examiner minutieusement les documents du projet en dépêchant une commission sur place. "Nous sommes convaincus que la réglementation n'a pas été respectée et qu'aucune étude d'impact n'a été menée par les responsables concernés", dit Saïd. Et de s'interroger : "Est-ce que la ministre sait que le projet se situe dans deux agglomérations et juste au milieu de la commune de Réghaïa et de Boudouaou dans une zone d'extension urbaine". Cet avis est conforté par la décision de l'Assemblée populaire communale de Réghaïa qui avait adressé en décembre 2013 une lettre au wali, lui signifiant que "le projet va compliquer la situation au regard de l'existence d'une zone d'activité, d'une briqueterie et en plus la distance réglementaire avec les habitations n'a pas été respectée". La lettre, signée par 19 élus sur 23, demande au wali "d'examiner la situation et de prendre les décisions appropriées". Les citoyens semblent galvanisés par les dernières sorties des citoyens de Corso qui ont fermé à plusieurs reprises le centre d'enfouissement de cette localité, semblable à celui de Réghaïa. "Bien que ce centre soit situé dans la montagne loin de la ville, il est décrié par la population, que dire de ce projet de Réghaïa qu'on veut implanter au milieu de la ville ?", s'interroge un citoyen. Pour rappel, ce CET, d'une capacité de 2 millions de tonnes, est prévu d'être construit sur une assiette de 20 hectares appartenant à une EAC. Celle-ci se trouve dans le prolongement de la zone urbaine de la commune de Réghaïa et celle de Boudouaou. Le site, qui est à quelques centaines de mètres de la résidence universitaire de Boudouaou et d'une autre militaire jouxte plusieurs habitations des cités El-Bey et Bensaïdane. M. T. Nom Adresse email