Pour sa part, le ministre de l'Energie, imprégné d'autres préoccupations, a affirmé devant les parlementaires qu'"à l'horizon 2030, notre consommation en produits énergétiques se chiffrera entre 80 et 85 milliards de dollars par an. Si nos ressources conventionnelles venaient à se tarir et si nous décidons de ne pas exploiter les hydrocarbures non conventionnels, comment pourrions-nous régler cette facture sans un niveau acceptable d'exportations d'hydrocarbures... Comment expliquerions-nous les difficultés que connaissait l'Algérie au milieu des années 1990 pour assurer ses besoins en raison de la baisse des cours du pétrole mais également en raison du manque de moyens de production d'hydrocarbures durant cette période ?". Anticipation face à l'inévitable concurrence que nous livrent et nous livrerons davantage les Russes et les Qataris, notamment sur le marché mondial du gaz ? — l'attaque des djihadistes contre l'un des plus importants de nos sites gaziers ne relève pas du hasard. Surtout que les Américains, en optant résolument pour l'exploitation du gaz de schiste, tentent de bouleverser en profondeur le marché énergétique mondial. Volonté d'attirer les investissements des compagnies pétrolières étrangères dans les domaines de la recherche et de l'exploration de nouveaux gisements en énergies non conventionnelles et renouvelables ? Coller aux bouleversements qui agitent le secteur mondial de l'énergie ? Autant de questions que soulève la récente révision de la loi sur les hydrocarbures. C'est dans un tel contexte que le cabinet international CWC Group avait organisé en Algérie le 1er Forum international sur l'énergie, Algeria Future Energy Conference à l'hôtel Hilton d'Alger, du 4 au 6 novembre, 2012, sous le thème "Libérer le potentiel énergétique de l'Algérie". Cette conférence, qui avait réuni, outre le ministre de l'Energie, les DG de Sonatrach et de Sonelgaz, des représentants de compagnies pétrolières étrangères ainsi que de nombreux experts et chercheurs dans le domaine des hydrocarbures, avait été une opportunité pour les autorités algériennes d'affirmer leur stratégie : "L'Algérie ne va pas être spectatrice des bouleversements qui sont en cours sur la scène énergétique internationale, elle a l'ambition de continuer à jouer ce rôle positif et constructif sur la scène énergétique et gazière dans le monde", avait déclaré d'emblée Youssef Yousfi, dans sa déclaration inaugurale à cette rencontre. Mais disposons-nous d'une politique énergétique stratégique et avons-nous les moyens financiers et technologiques de notre politique ? A. H. Nom Adresse email