Les membres de l'assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) ont adopté, hier, à l'hôtel Hilton, les bilans moraux et financiers. Sur les 42 membres que compte la LFP, 31 étaient présents. Le vice-président, Fouzi Guelil, a donné lecture des deux bilans pour l'exercice 2013. Il a, en outre, insisté sur la nécessité d'une gestion plus rigoureuse des ressources financières des clubs. Il a mis en relief les incohérences de la gestion financière, à l'instar des amendes infligées aux clubs et les litiges qui les opposent aux joueurs. À cet effet, il a révélé que dorénavant, les clubs doivent impérativement fournir un chèque à la LFP pour apurer un cas litigieux. "Le commissaire aux comptes a émis des réserves sur le paiement des litiges des clubs. La LFP ne peut plus prélever cela sur les droits télé, c'est interdit, ils doivent ramener des chèques pour régler les situations", dira-t-il. Après la lecture des deux bilans, quelques présidents sont intervenus pour dénoncer la gestion de certaines affaires quotidiennes. "On veut que la LFP avance dans sa gestion, on réclame plus de prérogatives, car à ce rythme-là, la LFP n'a qu'à mettre les clés sous le paillasson, c'est pour cela qu'on réclame une refonte totale de cette ligue, car en principe une ligue professionnelle doit être autonome dans sa gestion et ses décisions, ce qui n'est pas le cas. Il faut bannir les anciens statuts et se profiler vers une gestion plus souple, on veut une Agex pour justement amender les statuts", dira encore Abdelkrim Medouar. Le président de l'USC a, lui, insisté sur la souveraineté de la LFP : "Nous réclamons tous une souveraineté totale de la LFP qui ne doit pas être l'otage d'un clan, nous en avons marre du tutorat. Il faut libérer cette ligue et lui donner toute la liberté d'agir. À quoi sert par exemple de faire jouer les espoirs dans des endroits qui ne reflètent guère notre championnat. Lorsque nous avons voulu évoquer cela, la LFP nous a dit que ce ne sont pas ses prérogatives. Ils prennent des décisions sans nous consulter. Ce temps est révolu, nous voulons faire entendre nos voix", concède Abdelmadjid Yahi. Pour sa part, Rachid Redjradj était très sévère : "Je ne suis pas là pour écouter une leçon de finances de Guelil, je veux parler des vrais problèmes du football. Ce n'est pas la peine d'organiser des séminaires de gestion, nous refusons cela. Ce n'est pas uniquement l'USMA qui a tenu son AGE comme vous l'aviez dit, c'est faux, la JSMB a tenu elle aussi son AGE et a déposé les demandes au niveau des autorités locales. Personne ne nous donne de leçons, les clubs sont à genou, c'est de ça qu'il faut parler et non des généralités comme vous le faites M. Guelil." Avant la fin des travaux, le président de la LFP est intervenu pour annoncer son probable départ : "Si quelqu'un ici parmi vous est intéressé pour prendre ma place, je suis prêt à m'en aller tout de suite, il y a des limites à tout, je ne veux pas m'éterniser à ce poste. Moi aussi j'ai trop souffert, je veux aller me reposer, on me critique gratuitement sur des sujets pour lesquels je n'ai aucune prérogative. Je suis d'accord avec les remarques faites par certains présidents, je sais qu'il y a des anomalies à la LFP, mais il faut que tout le monde comprenne que nous faisons de notre mieux pour gérer cela. Je pense que tout le monde a remarqué que la programmation s'est nettement améliorée, vous voyez bien que j'essaye toujours d'être à l'écoute des clubs", a expliqué Mahfoud Kerbadj. Avant la clôture des débats, les présidents de club sont intervenus pour réclamer une assemblée générale extraordinaire dans les prochains quinze jours. "Je parle au nom des présidents de club réunis ici en AGO. Nous réclamons conformément à l'article 3 des règlements généraux de la LFP une Agex dans les prochains 15 jours pour procéder à l'amendement des statuts de la LFP qui sont devenus caduques et ne reflètent pas le vrai professionnalisme. C'est une décision prise à l'unanimité par les présidents de club qui ne veulent plus être les dindons de la farce. Le temps est donc venu de prendre nous-mêmes nos problèmes en charge ; à chaque fois que nous réclamons quelque chose, M. Kerbadj nous dit qu'il ne peut rien faire, à quoi sert donc la LFP ? On veut changer les textes et la doter de tous les pouvoirs réglementaires", exige Rachid Redjeradj. Notons, par ailleurs, que le patron de la CFA, Belaïd Lacarne, a assisté aux travaux. R A Nom Adresse email