Comme il fallait s'y attendre, la décision de Soufiane Djilali, président de Jil Djadid, de se retirer de l'élection présidentielle, vient d'être entérinée par le conseil national (CN) du parti. Après étude et analyse de la situation actuelle du pays, Jil Djadid constate que "l'Algérie est passée d'un processus électoral à un processus d'un coup d'Etat". D'où, explique-t-on dans le communiqué sanctionnant les travaux de la session extraordinaire du CN, la décision prise par le président du parti, Soufiane Djilali, de ne pas présenter son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel car il refuse de participer à cette "pièce théâtrale" qu'est la présidentielle du 17 avril. Dans une conférence de presse animée hier au siège du parti, Soufiane Djilali a ainsi expliqué que son retrait était plutôt motivé par sa volonté de ne pas cautionner un "processus de coup d'Etat", et non pas par le manque de signatures à collecter. "Nous avons largement dépassé les 60 000 signatures exigées par la loi", a, de prime abord, tenu à préciser le président de Jil Djadid, invitant les représentants des médias à "vérifier et compter" les formulaires exposés juste à ses côtés. "Aujourd'hui, il n'y a plus d'élection. Nous sommes en train d'assister à un processus de coup d'Etat", a-t-il dénoncé. M. Djilali rappellera que ce processus putschiste a commencé depuis le dernier remaniement du gouvernement avec la désignation d'un staff sur mesure au service de la campagne électorale du Président. "On a forcé des gens à signer le formulaire de candidature partout dans les entreprises publiques. Exemple, à Sonatrach, les travailleurs sont carrément menacés de licenciement en cas de refus de signer. Aux APC, les bulletins sont remplis à partir de la matrice qu'est le fichier électoral. Ce qui se passe aujourd'hui est inadmissible", se révolte l'opposant au 4e mandat pour qui "le régime en agonie" s'obstine à s'imposer contre la volonté du peuple. "Ce qu'ils sont en train de faire est dangereux, c'est fait contre les institutions et contre le peuple. On assiste à un véritable renversement de la République." Selon Soufiane Djilali, l'heure est grave. "On est devenu la risée du monde ; aujourd'hui, on a dépassé la dilapidation, on assiste carrément au vol d'un pays !" a résumé le conférencier qui, tout de même, a du mal à croire en la tenue du scrutin du 17 avril. Il s'explique : "J'ai de gros doutes qu'il y aura le vote le 17 avril. Trois scénarios sont possibles. D'abord, celui de voir les partisans de Bouteflika pousser le projet jusqu'au bout, ce qui va certainement provoquer un climat de dégénérescence. Le deuxième scénario, et ce sera salutaire pour l'Algérie, c'est celui de voir le peuple se prononcer avec force, et là, le processus s'arrêtera. Le dernier scénario, qui est le moins plausible, c'est celui de voir les partisans du 4e mandat renoncer à cette mascarade." Pour Soufiane Djilali, le meilleur scénario serait donc celui de voir le peuple se révolter, mais de manière pacifique, pour faire barrage au 4e mandat. Il affirme que Jil Djadid soutiendra toutes les actions pacifiques qu'engageraient les citoyens et des partis politiques. M. Djilali n'écarte pas la possibilité d'aller vers une action commune avec des partenaires politiques dont les pourparlers sont déjà engagés. Pour Soufiane Djilali, il faut absolument que le peuple se mobilise pour déjouer le plan dangereux que veut nous imposer ce système, dont la fin de vie est annoncée. "Ils ont fait voter des morts pendant 30 ans, et maintenant, ils veulent forcer le peule à voter pour un mort", ironise l'ancien militant du PRA, qui préconise, désormais, l'ouverture d'un débat national avant que cela ne soit trop tard. La manifestation citoyenne pacifique, organisée hier à Alger, fera-t-elle tache d'huile ? F A Nom Adresse email