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Madrid : la Laddh réagit
Publié dans Liberté le 14 - 03 - 2004

La Laddh a rendu publique une déclaration signée par une quarantaine d’organisations de défense des droits de l’Homme qui revendiquent la levée de l’état d’urgence en vigueur en Algérie. Une déclaration où l’on apprend, en passant, que des pays comme la Mauritanie, la Libye, la Syrie et le Yémen, par exemple, disposent de structures des droits de l’Homme qui, malgré leur situation locale, trouvent le temps de s’intéresser à l’Algérie.
La proclamation, qui rassemble des organisations représentant des pays aux niveaux de développement démocratique disparates autour de la Fédération internationale des droits de l’Homme, exprime la décadence d’une cause entièrement sacrifiée à des missions politiques.
Douze ans après le début de notre sanglante épreuve, des ligues des pays pourtant vierges de droits viennent porter main forte à un harcèlement du “régime militaire� algérien qui n’aurait de passif que “les disparitions forcées� auxquelles on adjoint “la confiscation de libertés�, sans autre précision sur leur nature.
C’est dans l’isolement que l’Algérie, dans ses secteurs républicains, s’est défendue contre une offensive terroriste inédite par sa barbarie et par les… sympathies “démocratiques� qu’elle a suscitées de par le monde. C’est vrai que ce n’étaient pas les États-Unis qu’on agressait.
Ces malsaines solidarités ont été relayées par des officines se déclarant activer dans la défense des droits de l’Homme. La Laddh en est la plus illustre.
Il n’est pas loyal, a fortiori, de la part de militants du droit, de confondre deux époques politiques et deux régimes distincts : l’Algérie de 2004 n’est pas l’Algérie de 1992, comme l’option et les alliances de Bouteflika ne sont pas celles de Boudiaf et, aujourd’hui, la levée de l’état d’urgence est une revendication des démocrates. D’abord parce que son utilisation n’est plus orientée vers sa finalité originelle, la lutte antiterroriste, mais plutôt vers le verrouillage de la scène politique et de l’espace public ; ensuite, parce que le pouvoir prétend lui-même en avoir fini avec la nuisance terroriste. Il ne sert donc point, en tout cas plus, à couvrir “des disparitions forcées� comme le suggère le rédacteur de la déclaration.
Il faut donc une totale méconnaissance de la réalité algérienne et de ses rapides évolutions, à moins d’une mauvaise foi, pour ratifier une formule du genre : “L’Algérie vit depuis le 9 février 1992 un état d’urgence permanent imposé par le pouvoir militaire en place.�
Ali Yahia Abdenour qui, hier, se réunissait avec les “dix� candidats à la candidature présidentielle n’avait pas le même avis : il était question d’appeler les militaires à empêcher Bouteflika d’user de l’état de siège pour étouffer les libertés politiques.
Pour le “réseau� de la FIDH, le 8 avril 2004 ne constitue point une opportunité d’aider au progrès de la démocratie en Algérie. Il préfère en faire l’occasion de relancer la tâche permanente des défenseurs des droits de l’Homme islamiste, fût-il terroriste. La tactique n’a pas changé : occulter le génocide intégriste en criant “aux disparus�, à chaque fois qu’il est question, Madrid oblige, du crime islamiste.
M. H.


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