Résumé : Hassen est sidéré d'apprendre que Camélia l'avait quitté pour un autre homme. Elle s'était mariée et vivait ailleurs... Affligé, il rentre chez lui pour ruminer son chagrin... Il avait loué une belle maison non loin de la mer où il comptait s'installer avec la femme de ses rêves. Hélas ! Il semblerait que le destin se moquait de lui... Il se laisse tomber sur un sofa... Sa jambe lui faisait mal... Mais son cœur encore plus... Il se met à pleurer... Il n'arrivait pas à croire que Camélia l'avait quitté définitivement... Le destin se moquait-il de lui... ? Il relève la tête et laisse ruisseler ses larmes... Autour de lui, tout paraissait calme et bien ordonné... De la porte-fenêtre qui lui faisait face, il pouvait voir la mer... Elle était très agitée... Tout comme lui, se dit-il... Dans sa rage, il se saisit du premier objet qui se trouvait à portée de main, un cendrier, qu'il balancera de toutes ses forces contre la vitre qui se brisera en mille morceaux. À des kilomètres de là et dans le couloir de la clinique où il venait de ramener sa femme, Omar faisait de grands pas. Il n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit, et voici que depuis les premières lueurs de l'aube, il attendait que Camélia mette au monde son bébé. Depuis la veille au soir, la jeune femme étaient prise de grandes douleurs, mais l'accouchement tardait. Une sage-femme l'avait rassurée, en lui certifiant que c'était un peu compliqué pour la première fois, mais que tout ce passait normalement. Le jeune homme est inquiet. Autant de temps pour accoucher ? À chaque fois qu'il entendait le cri d'un bébé, il s'empressait de demander des nouvelles. Mais on lui répondait à chaque fois que sa femme n'avait pas encore accouché. Il passe la main sur son visage et sentit une barbe hirsute. Il n'avait même pas pensé à se raser... Il n'avait ni dormi ni mangé. Deux heures plus tard, on vint lui annoncer qu'il était l'heureux père d'une adorable petite fille. Il court dans la chambre où on avait transféré Camélia. Cette dernière, quoique très pâle et visiblement exténuée, tenait dans ses bras sa fille. Omar se mordit les lèvres en se rappelant que cette petite créature n'était pas la sienne... Mais il se reprit et s'approcha de Camélia pour l'embrasser : -Mes félicitations... Elle est magnifique. Elle lui tendit le bébé, et il le prend dans ses bras. La petite ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère... Elle avait même fait la moue en étirant ses bras... C'était ce que faisait Camélia lorsqu'elle se sentait fatiguée... -Elle est magnifique Camélia... Comment va-t-on l'appeler... ? -Doria... Comme je l'ai prévu... Tu y vois un inconvénient ? -Non... C'est plutôt un joli prénom. Il lui rendit le bébé et tendit la main pour lui caresser la joue : -J'ai passé la nuit la plus horrible de ma vie... Comment te sens-tu... ? -En aussi bonne forme que quelqu'un qui est passé sous un train... -Je te laisse te reposer... Je vais inscrire l'enfant... Elle hoche la tête : -Oui... N'oublie pas le prénom... -Doria. Tu le prononçais même dans tes rêves, je ne risque pas de l'oublier. Il sortit, et Camélia serre sa fille contre elle. Dire qu'elle avait pensé à avorter... Elle prend le petit doigt du bébé et le porte à sa bouche... Sa fille est la plus belle du monde... 25 années passent. Camélia dirigeait maintenant un grand journal, et avait même entamé une carrière d'écrivain. Cependant, elle n'avait jamais pu achever le récit entamé un quart de siècle plus tôt. Elle comprit que c'était Hassen qui l'inspirait... Elle avait archivé cet écrit sur son ordinateur et ne l'avait plus jamais relu. Hassen non plus, elle n'avait jamais pu avoir de ses nouvelles. À chaque fois qu'elle se rendait chez sa mère, elle ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'œil au cabinet médical qui demeurait clos. Le médecin avait sûrement pris un autre poste ailleurs... Jamais personne ne l'avait revu dans le quartier. Elle, de son côté, avait quitté la cité. Juste après leur mariage, Omar et elle avaient emménagé dans l'appartement qu'ils venaient d'acquérir dans une banlieue. Des années plus tard, et du fait qu'elle voulait reprendre ses activités, ils étaient revenus dans leur ville natale, mais elle ne se rendait que très rarement dans son ancien quartier. Elle voulait s'éloigner de ses souvenirs... Rien ne l'attachait plus à son ancienne vie... Rien... Sauf... Doria. Sa fille était une femme à présent... Elle était belle, intelligente et débordait d'imagination. Diplômée en littérature, elle lisait beaucoup, voyageait et s'était inscrite aux beaux-arts pour donner un plus à sa formation. Pour elle, la littérature et l'art se complétaient, ce qui n'était pas totalement faux. Doria était née pour être heureuse... ! (À suivre) Y. H. Nom Adresse email