Résumé : Hassen dépose Camélia devant son immeuble. Il voulait l'emmener dîner, mais elle refuse prétextant une grande fatigue. Une fois chez elle, la jeune fille s'enferme dans sa chambre. Sa mère la rejoint et remarque son chagrin... Loin d'être dupe, elle refuse tous les justificatifs de sa fille, et lui demande de lui raconter ce qui pouvait la mettre dans cet état. Camélia renifle encore avant de se remettre à pleurer de plus belle, sans pouvoir répondre. Sa mère la prend dans ses bras et se met à la bercer comme un bébé : -Allons ma petite, c'est fini. Tu devrais mettre un peu d'ordre dans ta vie, t'organiser... Le stress peut provoquer n'importe quoi... C'est un poison qui va te gâcher l'existence, si tu t'obstines à n'en faire qu'à ta tête... Je t'avais déjà proposé de prendre quelques semaines de vacances et de partir quelque part... ... Camélia se mouche bruyamment avant de se dégager des bras de sa mère : -Non. Je ne vais pas prendre des vacances... Mais comme j'ai des missions à l'intérieur du pays, puis à l'étranger, je vais en profiter pour changer un peu d'air... Dans une semaine, je dois me rendre dans une ville de l'Est... Ensuite, je dois m'envoler en Europe. -Si c'est encore pour bosser, cela n'arrangera pas les choses. -Je peux bosser et m'amuser... Je vais visiter les lieux et rencontrer des gens... Il n'y a pas mieux pour se changer les idées... -Bon... Fais comme tu veux, mais je n'aime pas te voir triste... Es-tu sûre que tout va bien... ? Elle hoche la tête : -Oui... Cela va beaucoup mieux. Merci maman chérie. -Alors... Viens dîner... J'ai préparé une chorba telle que tu l'aimes, avec des pois chiches et des cheveux d'anges. Un vrai régal... Et puis, il y a aussi des poivrons farcis. Camélia se dit qu'elle ne pourrait rien avaler avec le poids de son chagrin sur l'estomac... Mais sa mère l'entraîne dans la cuisine avant de la servir copieusement. À sa grande surprise, la jeune fille se met à manger de bon appétit. Elle goûte à tout et termine son dîner par une coupe de flan au chocolat. Ensuite, elle revient dans sa chambre et ouvrit toute grande sa fenêtre afin d'aérer les lieux. Elle constate que la lune était pleine et illuminait le ciel et tout le quartier... Un beau spectacle nocturne, dont seule la nature avait le secret. Fatiguée par ses émotions et sa journée, elle se décide enfin à se mettre au lit, avant de sombrer dans un sommeil profond et sans rêve. Une semaine passe. Hassen l'appelle à maintes reprises pour lui proposer de sortir. Mais elle avait à chaque fois trouvé un subterfuge pour l'éviter, et avait été jusqu'à lui demander de ne plus se présenter à la rédaction. Si ses paroles l'avaient offusqué, il n'en avait rien montré. Camélia avait tout de même ressenti sa détresse au son de sa voix. Omar était venu à maintes reprises à la maison pour lui tenir compagnie et discuter encore de leur situation. Encore une fois, Camélia l'avait rabroué en lui certifiant qu'elle ne pouvait donner suite à sa demande en mariage, et qu'elle ne pourra même pas envisager de vivre avec lui. N'était-elle pas un peu comme sa sœur... ? Infatigable, Omar n'en démordait pas. Elle ne lui avait pas reparlé de Hassen, et lui non plus n'en avait pas fait allusion... C'était bien ainsi se dit Camélia, qui avait décidé d'oublier ce dernier. Elle avait déjà son ordre de mission en poche, et il ne lui restait plus qu'à se préparer pour son déplacement. Le Festival cinématographique était prévu dans trois jours, et elle se dit qu'elle devrait être sur place au moins deux journées à l'avance pour prendre contact avec les organisateurs et les participants afin de préparer un avant-papier d'ambiance. À la veille de son départ, alors qu'elle préparait ses bagages, le téléphone se met à sonner. C'était Hassen ! Elle décide, cette fois-ci, de lui dire les quatre vérités. Elle ne voulait plus ni le revoir ni lui parler. -Allô... Bonjour Camélia... J'ai l'impression que tu me fuis ces derniers temps... Que se passe-t-il ? Elle prend une longue inspiration avant de répondre : -J'aimerais te dire quelque chose Hassen -Je t'écoute... -Eh bien... Je... ne veux plus que tu m'appelles... J'ai... Je suis assez surmenée pour subir encore une autre pression... Tu sais bien que mes nerfs sont fragiles en ce moment... D'ailleurs... Je m'apprête à partir en mission... Hassen garde le silence quelques secondes, puis soupire et lance d'une voix triste : -J'avais très bien compris que tu ne voulais plus de moi Camélia... J'ai cru cependant que je m'étais trompé, et que nos sentiments étaient réciproques... Elle répondit d'une voix tremblante : -Comprends-moi s'il te plaît... Cette situation nous dépasse tous les deux... Je ne peux pas continuer à me torturer ainsi en pensant que je suis en train d'accaparer un homme qui appartient à une autre femme... J'ai une conscience Hassen ! -Moi aussi. -À la bonne heure. Alors tu me comprends... ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email