Résumé : Omar était décidé à connaître toute la vérité. Camélia lui confirme que le père de l'enfant était Hassen. Elle avait pensé à avorter, mais quelque chose en elle le refusait. Ce bébé était le fruit d'un amour profond... Omar lui conseille de tout dévoiler à Hassen. Elle lui certifie que ce dernier avait disparu du quartier et ne répondait pas à ses appels. Omar prend une longue inspiration avant de répondre : -Bien sûr, il n'est pas homme à céder au chantage... Il a préféré la fuite... Tu ne l'intéresses plus, il a eu ce qu'il voulait. Elle lève la main : -Non... C'est de ma faute... J'ai quitté l'hôtel comme une voleuse sans l'avertir... Il voulait m'épouser... Il me suppliait. Il avait tenté de me joindre des jours durant mais je ne répondais pas. J'ai été même jusqu'à changer mon numéro de téléphone. -Pourquoi ? -Eh bien, parce que... parce qu'il est marié... Il voulait divorcer pour m'épouser, et je ne le voulais pas. Le jeune homme se lève : -Je ne sais pas quoi te dire Camélia... Mais si tu veux mon avis, nous ferons mieux de rentrer le plus tôt possible au bled... Je pense que tu as déjà réalisé pas mal de reportages, et ta mission tire à sa fin. Elle hoche la tête : -Oui... J'ai pratiquement terminé... J'aimerais qu'on retourne à l'hôtel... -Bien sûr, allons-y. Hassen allait beaucoup mieux. Son bras et ses deux jambes étaient encore douloureux, mais ses migraines avaient disparu, et maintenant il pouvait ouvrir les yeux, parler, manger et dormir sans trop de mal, malgré ses bandages et les attelles qui retenaient ses pieds. Sa mère était revenue à maintes reprises pour passer quelques heures avec lui. Lors de sa dernière visite, elle avait ramené Aimed. Le petit garçon était heureux de revoir son père, et avait gambadé comme un agneau tout autour de son lit. Hassen lui avait parlé et lui avait promis de lui acheter plein de jouets dès son retour à la maison. Mais il savait qu'il n'allait plus retourner à la maison. Sa décision était prise maintenant. Il allait divorcer de Wassila. Rien ne pouvait plus le retenir auprès d'elle. Elle aura certes la garde du petit, mais il savait qu'il aura le droit de visite. Cette femme avait réussi à semer la haine entre eux. Il avait passé des jours entre la vie et la mort, et elle n'avait même pas daigné demander de ses nouvelles. Bien au contraire, elle avait affiché un mépris sans pareil à son égard. Il soupire et ferme les yeux. Et Camélia donc... ? Elle aussi l'a ignoré... -Comment te sens-tu aujourd'hui ? Une voix de femme le ramène sur terre. Il rouvrit les yeux, et constate que sa mère venait d'arriver. Il lui sourit : -Beaucoup mieux maman. Hum... ça sent bon... Que me ramènes-tu donc d'aussi appétissant ? -Je t'ai mijoté un de tes plats préférés : une purée au poulet... Il y a aussi un potage et une tarte aux cerises. Il sourit encore : -Tu ne sortiras pas d'ici avant de m'avoir fait goûter à ce festin. -J'y compte bien mon fils. Elle tire une table roulante et dépose le repas, puis s'approche du lit et aide Hassen à se redresser. Elle cale un oreiller derrière son dos et lui tendit une fourchette : -Allez, mange. Veux-tu un peu de pain ? -Juste un morceau, mon estomac est encore fragile... Je vais faire honneur à cette purée qui me parait exquise. -Bien Hassen. Je suis heureuse de remarquer que tes forces reviennent et que ton moral est au beau fixe. Elle le contemple un moment. Il avait beaucoup maigri et flottait dans son pyjama. Son visage était creux et les cernes sous ses yeux étaient encore très apparents. Elle se dit, cependant, qu'il était en vie, et c'était tout ce qui comptait pour elle. -Tu sembles pensive maman. Il avait repoussé son assiette, et elle lui tendit une serviette : -Je me disais que tu avais maigri et que tu devrais manger un peu plus pour reprendre rapidement des forces. -Je mange comme quatre ces derniers temps, tu ne trouves pas ? -Non, pas du tout... Tu touches à peine à tes repas... Tiens, prends un peu de potage... -J'en ai marre de manger des potages... J'ai mangé ta purée, elle est délicieuse. -Tu l'as à peine goûtée. -C'est suffisant maman, mon estomac est encore noué. Je risque d'avoir une indigestion... Il faut que je fasse très attention à mon régime alimentaire. Je ne dois ni trop manger ni jeûner non plus... Par contre, un petit bout de ta tarte aux cerises me fera du bien -Bien, alors fais-moi plaisir et mange entièrement ce morceau... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email