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Les déclarations du Premier ministre trahissent les engagements de transparence de l'administration L'égalité des chances des candidats remise en cause
C'est à partir de Tipasa, qu'il a visitée jeudi dernier, qu'Abdelmalek Sellal a déclaré que le président Bouteflika n'a pas besoin de campagne électorale car son bilan plaide pour sa candidature. Il valide là une entorse aux lois de la République et une atteinte au droit à l'égalité des chances entre postulants à la magistrature suprême. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, confirme, chaque jour qui passe, son soutien indéfectible à la candidature du président Bouteflika à un quatrième mandat, ne prenant même plus la peine de respecter les formes de l'impartialité requise par son statut. Au-delà du fait qu'il conduit le gouvernement garant, dans l'absolu, de la régularité du scrutin, M. Sellal est président de la Commission nationale de préparation de l'élection du 17 avril prochain. Jeudi dernier, devant les représentants de la société civile de la wilaya de Tipasa, il a failli lourdement à ses obligations de réserve et de neutralité, en montrant ostensiblement son parti pris. Il s'est défendu d'abord de toute velléité de transformer ses visites de travail, qu'il a entamées dans les 48 wilayas en novembre 2012 et achevées ce jeudi par une sortie de terrain à Tipasa, en propagande, au profit du maintien du chef de l'Etat à la magistrature suprême pour les cinq prochaines années. "Le président Bouteflika n'a pas besoin d'une campagne électorale. Son bilan de quinze ans à la tête du pays plaide pour sa candidature". Par ces quelques mots dérobés, le Premier ministre prépare l'opinion publique nationale à l'éclipse totale du Président-candidat de la campagne électorale pour la présidentielle, dont le coup de starter est programmé pour le 23 mars prochain. Il était certes entendu qu'Abdelaziz Bouteflika n'a pas les capacités physiques pour fournir les efforts exigés par les déplacements à un rythme effréné entre les villes du pays pour animer des meetings et convaincre par là même les électeurs du bien-fondé du quatrième mandat. Il n'en demeure pas moins que d'entendre Abdelmalek Sellal le dire avec autant de désinvolture, puis s'engager, juste après, à organiser un scrutin "transparent" et à respecter strictement la loi à tous les niveaux, avait quelque chose de surréaliste. Il faut croire que s'il est admis que le Président-candidat n'anime pas, par lui-même, la campagne électorale, les deux commissions chargées de la surveillance et de la supervision de l'élection, de même que le Conseil constitutionnel auront fermé les yeux sur une discrimination caractérisée à l'égard des autres postulants à la magistrature suprême. Il n'est pas normal que l'on accepte qu'un candidat reste tranquillement chez lui, pendant que ses concurrents parcourent le pays pour prêcher le bon discours qui leur fera gagner les voix des votants. Il est tout aussi antidémocratique de mettre au service d'une candidature précise celle d'Abdelaziz Bouteflika en l'occurrence, l'ensemble des institutions de l'Etat, soit le gouvernement, le Parlement, les médias publics et même certaines chaînes de télévisions privées... et évidemment l'administration centrale. Sans évoquer le chapitre relatif à la répression des manifestations hostiles au quatrième mandat, le favoritisme outrancier dont bénéficie le Président-candidat, malgré son âge avancé et sa maladie, porte atteinte au droit à l'égalité des chances entres postulants à la plus haute fonction dans la hiérarchie de l'Etat. S. H. Nom Adresse email