Deux actions ont été retenues par l'assemblée générale : un rassemblement le 15 mars devant le consulat d'Algérie à Montréal et une marche populaire le 22 mars. "Je suis sorti dans la rue en 1962 pour dire 7 ans barakat quand ils étaient en train de se tuer pour le pouvoir. Aujourd'hui, nous devons réinvestir la rue pour crier 50 ans barakat !" L'homme aux tempes grisonnantes avait les larmes aux yeux quand il a pris la parole lors d'un forum organisé, samedi soir, par le comité de Montréal du mouvement Barakat. L'initiative revient à un groupe de compatriotes établis au Québec qui ont voulu donner un prolongement à la mobilisation qui a gagné la rue en Algérie en cette veille de campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril 2014. La rencontre a mobilisé beaucoup de monde : jeunes, hommes, femmes et gens d'un certain âge y étaient. Un intervenant a d'emblée centré le débat sur la nécessité d'en finir avec le système politique qui règne depuis l'Indépendance. "Il faut disqualifier ces élections et aller vers une transition négociée", dit-il. Un autre intervenant vocifère contre le chef de l'Etat qui rempile pour un 4e mandat, alors que sa santé se dégrade à vue d'œil. "Je suis foncièrement contre le 4e mandat pour Bouteflika mais le problème n'est pas seulement lui, c'est le système prédateur en entier. Il faut en finir avec. Barakat !" tempête-t-il. "J'ai émigré à l'âge de 64 ans à cause de la corruption", ajoute un autre. D'autres intervenants n'ont pas manqué de rappeler l'apport de l'émigration durant la guerre de Libération nationale pour justifier l'implication de la diaspora dans ce combat citoyen pour la démocratie et la liberté. Les organisateurs, qui insistent sur le caractère autonome et citoyen de leur initiative, sont revenus longuement sur le contexte qui a présidé à la naissance de leur mouvement qui nourrit l'ambition de mobiliser la communauté algérienne au Canada dans cette phase charnière que vit l'Algérie. Pour eux, certes, le 4e mandat a cristallisé le mécontentement mais le problème demeure le système qui doit "dégager". "On n'en a que faire des querelles de clocher au sommet de l'Etat, l'heure est au renouveau. Il faut se mobiliser contre ce système qui se préoccupe seulement de la rente pétrolière gérée par des circuits trabendistes", explique-t-on. Pour l'un des organisateurs, il y a lieu de se mobiliser en urgence pour dénoncer la répression qui s'abat sur les militants qui ont investi la rue à Alger et ailleurs. "Il faut passer à l'action", fuse une voix dans la salle. Les débats s'éternisent, il se fait tard. Dans une déclaration rendue publique, le mouvement Barakat appelle à une forte mobilisation pour "soutenir le combat du peuple algérien pour son émancipation et faire aboutir ses revendications". Cette mobilisation doit aboutir à un changement radical qui passe par l'élection d'une assemblée constituante permettant l'avènement d'une République garantissant les droits et les libertés démocratiques. "Les récents événements nous confirment que la violence reste la seule réponse du régime aux aspirations populaires", peut-on lire dans le document du mouvement Barakat Montréal qui a décidé de descendre dans la rue. Deux actions ont été retenues par l'assemblée générale : un rassemblement le 15 mars devant le consulat d'Algérie à Montréal et une marche populaire le 22 mars. Cette dernière action se veut une réplique aux autres actions que comptent organiser le même jour des Algériens à travers certaines villes européennes pour dénoncer le scrutin présidentiel dont les jeux semblent faits d'avance. Ces actions synchronisées viendront appuyer la mobilisation du mouvement Barakat en Algérie. Par ailleurs, les présents se sont mis d'accord pour participer au sit-in que devait organiser hier, devant le consulat d'Algérie à Montréal, un autre groupe de jeunes qui se sont mobilisés spontanément contre le 4e mandat. La motion a été entérinée à la fin des débats qui ont vu un intervenant apostropher l'assistance en ces termes : "Jusqu'à quand allons-nous laisser ce pays entre les mains de ces gens-là ?", reprenant ainsi l'interrogation de Lounès Matoub après l'assassinat du président Boudiaf. Y. A. Nom Adresse email