Le porte-parole de la Coordination des gardes communaux, Aliouat Lahlou, en compagnie de plusieurs personnes, était hier matin à Bouira pour soutenir les gardes communaux victimes du terrorisme qui observaient un sit-in devant le siège de la wilaya. Des victimes dont Aliouat Lahlou s'est fait leur porte-parole en déclarant à gorge déployée : "Aujourd'hui, nous avons organisé ce sit-in des gardes communaux victimes du terrorisme car ils sont abandonnés par l'administration. Voyez ces victimes, des personnes amputées des bras et des jambes, des dépressifs qui ne bénéficient d'aucun accompagnement, pas même dans les hôpitaux, tels que Aïn Naâdja ou autres. Ils sont livrés à eux-mêmes. Ils sont des milliers à vivre dans cette situation à l'échelle nationale. Il y a même des gardes communaux tombés au champ d'honneur et, aujourd'hui, leurs familles ne perçoivent aucune pension." Selon le porte-parole de la Coordination nationale des gardes communaux, près de 968 victimes de terrorisme ont été recensées dans la wilaya de Bouira, dont 473 décédées entre gardes communaux et civils. Et d'ajouter : "Nous exigeons aujourd'hui que ces victimes bénéficient d'un statut avec une prise en charge, car les gardes communaux sont victimes de la loi. Dans les années 1990, il y avait un vide constitutionnel qui a duré jusqu'en 2008." Interviendra, ensuite, Yahiaoui Abderrazak, du détachement de la garde communale d'Ath Mansour. Il rappellera l'accrochage du 29 novembre 2000 avec les terroristes à Tizi Kchouchen (limites frontalières avec la wilaya de Bordj Bou-Arréridj). Il a été blessé de plusieurs balles dans le thorax et à la tête. Et de poursuivre : "Pendant une heure et demie, nous étions 6 gardes communaux face à ce groupe de terroristes. Aujourd'hui, nous présentons des séquelles irréversibles et je vis toujours avec des balles logées dans mon corps. Mes collègues souffrent également le martyr suite à cet épisode. Depuis 2008, on nous endort avec de belles promesses et on nous a mis en arrêt de travail sans assurance maladie. Nous sommes toujours en justice, et jusqu'à présent, nous n'avons toujours pas eu gain de cause." Par ailleurs, les propriétaires des fusils de chasse saisis depuis 1993 sont revenus hier à la charge en organisant un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils ont réitéré leur revendication, à savoir la restitution de leurs fusils de chasse, tout en exigeant l'application des instructions du Premier ministre. "M. Sellal a instruit tous les walis afin de restituer tous les fusils. Maintenant que le pays a retrouvé la paix, nous exigeons notre bien confisqué", dira l'un d'eux. La délégation a été ensuite reçue par le chef du cabinet de la waliya de Bouira. "Il nous a promis la restitution d'un quota de 300 fusils dans les prochains jours. Nous attendons l'arrivée des fusils saisis qui sont emmagasinés dans d'autres wilayas. Pour les fusils non retrouvés, leurs propriétaires auront le choix entre l'indemnisation ou l'achat d'un autre fusil en remplacement du leur", rapportera l'un des membres de la délégation à la sortie de l'entrevue avec le chef du cabinet. Hafidh Bessaoudi/ A. Debbache Nom Adresse email