"La délinquance des mineurs a diminué comparativement à 2012, mais la petite criminalité, elle, prend des proportions inquiétantes. Elle risque même de déstabiliser le pays", a déclaré, hier, la commissaire divisionnaire, Kheira Messaoudène, lors d'une conférence de presse organisée à l'école supérieure de police Ali-Tounsi. Si elle admet que la violence des mineurs a connu une régression sensible en 2013 avec 1 033 cas de violence en moins qu'en 2012, Kheira Messaoudène alerte sur un nouveau phénomène qu'il faut prendre au sérieux. Les chiffres parlent d'eux-mêmes ; pour l'année 2013, la police a enregistré 5 186 affaires impliquant 6 000 mineurs, dont 3% de filles. En tête de liste des délits, le vol avec 2 381 mineurs inculpés, suivi des délits avec coups et blessures avec 1 582 mineurs mis en cause. En 3e position vient la dégradation des biens avec 298 mineurs impliqués. Enfin, les violences sur ascendants avec 54 mineurs mis en cause. Concernant les affaires de mœurs, la police a enregistré 417 cas, alors que 510 autres cas ont été considérés comme mineurs en danger moral. "Le nombre de victimes n'a pas augmenté. Ce qui a changé, c'est le fait que les victimes dénoncent et déposent plainte. Sachant que 70% des violences sexuelles sont causées par un membre de la famille", a encore affirmé la commissaire divisionnaire, avant d'ajouter que "les agresseurs n'ont pas de profil prédéfini. De manière générale, les agresseurs ne préméditent pas leurs agressions". La violence semble avoir un ancrage social. Si les raisons sont peut-être liées à la décennie de terrorisme vécue par les Algériens, il n'en demeure pas moins que les conséquences sont aujourd'hui terribles. Les enfants ne sont pas toujours coupables, un grand nombre d'entre eux restent victimes et subissent encore des agressions. Dans son bilan, la divisionnaire le démontre, preuve à l'appui, qu'en 2013, 3 599 mineurs ont fait l'objet de violences physiques. Pour les violences sexuelles, on a enregistré 1 818 victimes. Pour ce qui est de la maltraitance, la DGSN a comptabilisé 627 enfants victimes et 256 mineurs victimes de kidnapping sans agression sexuelle ni violence. La police a également enregistré 7 cas de coups et blessures ayant entraîné la mort, ainsi que 14 cas de meurtres avec préméditation dont 3 enfants violés et tués. Pour ce qui est de l'inceste, la DGSN a enregistré 17 cas, parmi eux, 15 filles et 3 garçons. Pour sa part, le commissaire de police de proximité, Rabah Zouaoui, a établi le bilan de l'année 2013 concernant la prévention en milieu urbain, et qui a pour objectif de sillonner les quartiers populaires, les établissements scolaires et les centres de formation des 48 wilayas dans le but de sensibiliser les jeunes contre le fléau de la drogue. Le commissaire a fait savoir que des milliers de barrages routiers ont été installés par prévention et plus de 5 millions de voitures ont été contrôlées. La DGSN a également investi 3 806 établissements scolaires pour sensibiliser les plus jeunes aux dangers de la consommation de drogue. La police a aussi effectué 320 campagnes de quartier. D S Nom Adresse email