Au moment où le secrétariat national du RND s'échine à élaborer une nouvelle stratégie pour contrecarrer, aussi bien sur le plan médiatique que sur le terrain, les partisans au boycott de l'élection présidentielle, à Tizi Ouzou, le parti d'Abdelkader Bensalah fait face à une crise sans précédent qui risque de l'affaiblir sérieusement à la veille d'une échéance aussi importante que celle du 17 avril prochain. Les voraces appétits de charognards nés, et qui vont grandissant, autour des éventuels dividendes à engranger, comme de coutume, dans le sillage de cette échéance, ont donné lieu à une véritable guerre à couteaux tirés entre deux clans qui se disputent le leadership dans l'opération de préparation de la réélection de l'impotent président Bouteflika. En effet, depuis l'affrontement qui a émaillé son conseil de wilaya du 21 février dernier, le RND n'arrête plus de s'enliser dans une crise qui prend l'allure d'une véritable implosion. Les communiqués de ses bureaux communaux se multiplient et se ressemblent. Ils ne veulent même plus laver le linge sale en famille. Ils annoncent, pour la plupart, bruyamment leur démission collective en guise de soutien à leur coordinateur de wilaya, Tayeb Mokadem, qui a démissionné de son poste pour protester, disait-il dans son précédent communiqué, contre "la création d'un RND parallèle à Tizi Ouzou". Si dans sa déclaration, le bureau communal de Tizi Rached s'est contenté de dénoncer ce qu'il qualifie de "tentative de déstabilisation du parti par un groupuscule d'opportunistes", la section de la commune de Timizart a, quant à elle, menacé de procéder à une démission collective pour témoigner sa solidarité au coordinateur de wilaya. Le collectif des femmes du RND est vite allé en besogne en annonçant sa démission. Dans une lettre adressée à Bensalah, ce collectif de femmes qualifie de "vrai cirque" ce qui s'est produit lors de la célébration du 17e anniversaire du RND. Plusieurs autres militants de base et aussi des membres du secrétariat de wilaya du parti ont annoncé leur démission suite à l'incident qui s'est produit sous les yeux de Seddik Chihab qui était venu appeler les militants du RND à se mobiliser pour faire réélire Bouteflika pour un 4e mandat. Il est à noter que la crise de leadership née d'une guerre autour des intérêts matériels à engranger de l'élection présidentielle n'affecte pas le seul RND. À Tizi Ouzou, elle couve aussi au FLN où plusieurs groupes se livrent une féroce bataille en sourdine. Elle touche la quasi-totalité des partis et cercles politiques qui émargent au registre des soutiens de Bouteflika et donc sur la liste des thuriféraires, bénéficiaires privilégiés de l'argent de la rente, distribué suivant la technique de la "chkara". S. L Nom Adresse email