La porte-parole du Parti des travailleurs, candidate à l'élection présidentielle, dérange-t-elle certains cercles au point d'être la cible d'une attaque incendiaire de la part d'un journal ? C'est en tout cas ce que suggère Mme Hanoune qui dénonce "un grave dérapage, annonciateur de moments troubles". Dans un article publié le 9 mars, la directrice du journal El-Fadjr a accusé Louisa Hanoune d'avoir "oublié son passé militant" et de l'avoir troqué au profit d'"une proximité avec le régime", d'avoir "amassé des milliards", "d'avoir recueilli les signatures grâce à la présidence" et de "soutenir la répression contre les libertés". "C'est une dérive inacceptable, un tissu de mensonges. C'est du totalitarisme, du baltaguia politique", a fulminé hier lors d'une conférence de presse le responsable du PT, Ramdane Taâzibt. Le chef du groupe parlementaire du parti a été le premier, en compagnie de l'ex-député Djelloul Djoudi, à se présenter devant la presse pour dénoncer l'écrit du journal, avant que Louisa Hanoune ne les rejoigne, histoire de signifier que "l'attaque a indigné les militants". "Cet écrit a dépassé toutes les limites. Qu'est-ce qu'elle cherche derrière cet article ? C'est une attitude qui sème la fitna", affirme Ramdane Taâzibt qui met au défi cette journaliste d'apporter les preuves de ses propos. Mais, selon les responsables du PT, cette attaque n'est pas sans lien avec la prochaine présidentielle. "Elle est libre de croire que le changement viendra d'un enfant du système qui a interdit les manifestations à Alger", soutient M. Taâzibt, dans une allusion à Ali Benflis. "Mais ce n'est pas de son droit de toucher à la dignité de Louisa Hanoune", clame-t-il. Il a assuré que le parti "se réserve le droit de porter l'affaire devant les tribunaux". "Elle a le droit de soutenir un candidat, mais elle n'a pas le droit d'utiliser son journal pour régler des comptes (...) Nous sommes les premiers à avoir critiqué la clientèle et les courtisans du Président". Mme Hanoune, qui se dit "stupéfaite" de l'armada policière mobilisée contre le rassemblement des boycotteurs, a estimé que ceux-ci ont le droit de boycotter et a dénoncé la répression. Hostile à l'idée d'une "transition", "à la venue d'observateurs étrangers" et à "l'arrêt du processus électoral", elle a rappelé qu'elle est favorable "à la liberté de candidature, qu'elle respecte la liberté d'opinion qu'elle défendra, même celle de ses adversaires, mais qu'elle est contre l'insulte et l'invective d'où qu'elles viennent". "Nous combattrons toute pollution politique. Nous sommes le pôle de reconstruction politique", a-t-elle conclu. Le CN élargi du parti va se réunir dans les deux prochains jours pour mettre les dernières touches à la stratégie de campagne du parti. K. K. Nom Adresse email