On pourrait les appeler les "increvables". Le duo improbable Ouyahia-Belkhadem est donc revenu aux affaires par la grande porte. Donnés pour morts, il y a un an, les deux ex-présidents du FLN et du RND ont été ressuscités par la... conjoncture. La présidentielle 2014 est un film qui a plusieurs scénaristes. Chacun semblant écrire sa partition dans son coin. Si Bouteflika a décidé d'écrire le quatrième volet de la saga Le Parrain (Coppola n'en a tourné que trois), que Gaïd Salah est dans un remake de Où est passée la 7e compagnie ?, que l'opposition du boycott rejoue Titanic, que le DRS aime bien : OSS 117 : Rio ne répond plus, que Benflis semble apprécier Avatar, que le FCE a revu Casino, que Barakat a trop regardé V comme vendetta et que Saâdani est à court d'idées pour un autre film pour adulte, c'est que personne ne semble en mesure de s'accorder sur la fin du film qu'il aime. Mais quelle que soit la version du film de cette présidentielle, Ouyahia et Belkhadem sont de vieux briscards des castings politiques. À force de ne jamais vouloir occuper le devant de la scène, ils se sont assuré l'ultime bénéfice d'être d'excellents seconds rôles. Toujours là dans les bons coups. Que le film soit un blockbuster ou un navet, qu'importe. Ils ont cette faculté de résilience des grands acteurs de composition, peut-être jamais en haut de l'affiche, mais sur l'affiche tout de même. Y a-t-il matière à s'appesantir sur leurs nominations ? Ouyahia revient à la maison qui l'a vu grandir, la présidence de la République (Déjà Vu de Denzel Washington). Il voit automatiquement ses partisans se renforcer au RND, va corriger les copies de Yousfi, lui-même en intérim, et espérer mettre de l'ordre dans une institution qui en a bien besoin. Quant à Belkhadem, chassé du FLN après Un dîner de cons avec Saâdani et la mafia de l'argent, il prend une douce Revenge sur le sort. Il revient au-devant de la scène pour redonner au FLN son "sixième sens" qu'il semble avoir perdu. Un scénario qui n'est en rien annonciateur du film qui est en pleine post-production et dont les Algériens espèrent, comme tous les accrocs de l'écran, un happy end. Nom Adresse email