Attendus sur le terrain de la campagne électorale au profit de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour le scrutin présidentiel d'avril prochain, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem ont finalement signés leur retour à la présidence de la République. Le premier cité, ayant démissionné du poste de secrétaire général du RND au mois de janvier 2013, revient aux affaires pour occuper le poste de directeur de Cabinet de la présidence de la République. Le second, évincé de la tête du FLN pour être remplacé par Amar Saâdani, est nommé, depuis jeudi dernier, conseiller spécial du chef de l'Etat. Le communiqué de la présidence de la République, annonçant la «réhabilitation» des anciens chefs de gouvernement, signe aussi la fin de mission provisoire pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, appelé à diriger, pour la troisième fois consécutive, la direction de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika. Youcef Yousfi, actuel ministre de l'Energie et des Mines, assurera l'intérim du Premier ministre jusqu'à la tenue de l'élection présidentielle. Le communiqué de la présidence, rendu public jeudi dernier, a indiqué que l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia «a été nommé ministre d'Etat, directeur de Cabinet de la présidence de la République, en remplacement à Mohamed Moulay Guendil», appelé à d'autres fonctions. S'agissant d'Abdelaziz Belkhadem, le même communiqué note qu'il «a été nommé ministre d'Etat, conseiller spécial du président de la République». À l'image de leurs départs, volontaires ou imposés, des affaires politiques respectivement du FLN et du RND, le retour de Abdelaziz Belkhadem et d'Ahmed Ouyahia au devant de la scène est incontestablement source d'interrogations tant le parcours des deux hommes a été constamment lié à l'évolution des institutions de l'Etat. Et quand le terrain d'atterrissage de ces deux hommes, éloignés de la scène pendant au moins une année, est le Palais d'El Mouradia, les questions ne manqueront pas sans doute. Et lorsque les nominations sont signées en pleine période préélectorale et surtout à un mois de l'élection présidentielle, les supputations vont aller crescendo. Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia de retour, de surcroît, à la présidence de la République, il y a manifestement de quoi alimenter une campagne électorale dans laquelle partisans du 4e mandat d'Abdelaziz Bouteflika et ses opposants actifs annonçaient d'ores et déjà la couleur. A. Y.