Résumé : Aimed est très ému par les révélations de son père. Hassen avait enfin consenti à lever le voile sur sa tristesse. Cette femme qu'il avait tant aimée s'appelait Camélia. Omar, par contre, a vécu heureux dans son ménage. Il rentrait, chaque soir de son travail, épuisé mais heureux de retrouver les siens. Il repense aux circonstances de son mariage avec Camélia et à la naissance de Doria. Le hasard a encore une fois fait des siennes. S'il n'y avait pas eu Doria, il n'aurait jamais pu avoir un enfant. Alors qu'il s'attendait à lui donner un frère ou une sœur, un médecin lui avait ôté tout espoir. Il était affublé d'une malformation congénitale qui ne lui permettait pas de procréer. Il repense alors à tout ce qui a amené Camélia à l'épouser... Elle voulait donner un père à son enfant... Hassen l'avait mise enceinte, et ce dernier n'avait plus donné signe de vie. Il prend une longue inspiration, avant d'introduire la clé dans la porte d'entrée. Une bonne odeur émanait de la cuisine et il déposa hâtivement son cartable pour s'enquérir du repas du soir. Camélia le reçoit avec le sourire. Il l'embrasse sur le front, avant de se mettre à humer les différents arômes qui titillaient son odorat. -Ça sent vraiment bon... Tu nous a préparé un festin comme à tes habitudes Camélia. -Non... Juste une chorba et des grillades-frites... Pas grand-chose pour ce soir, car je travaillais sur un nouveau roman. -Mais cela sent tellement bon... Il s'assoit devant la table déjà dressée : -Nous mangeons tout de suite ? -Dans quelques minutes, juste le temps de rajouter des herbes à la chorba et de faire griller les steaks... Les frites sont presque prêtes. Tu veux un café en attendant ? -Oui, j'aimerais bien, j'ai une migraine tenace depuis le début de l'après-midi. -Tu travailles trop, Omar. Camélia lui sert un café. Omar lui caresse la main avant de répondre : -Plutôt pas assez à mon goût... Quand l'un des comptables n'est pas là, je dois m'assurer que les comptes ne sont pas erronés... Cela demande du temps et de la concentration. Or je ne pourrais être au four et au moulin... J'ai passé la journée à vérifier quelques offres... Il y a aussi des marchés à négocier, des missions à préparer... -Prends le temps de souffler, tu sembles stressé et instable. -Oui, je le sais... Il passe la main dans les cheveux et relève les yeux vers elle : -Camélia, j'ai pensé prendre un petit congé et à m'évader quelque part... Tiens, pourquoi ne m'accompagnerais-tu pas dans un petit voyage ? Nous pourrions nous retrouver ensemble durant quelques jours et faire des petites folies comme autrefois... Cela fait longtemps que nous n'avons pas pris de vraies vacances. Camélia rit : -J'aimerais bien, crois-moi... Je me sens aussi lessivée que toi... Mais il y a Doria... -Doria ? Elle est assez grande pour s'occuper de sa personne, tu ne trouves pas ? -Je sais. Mais je ne parle pas de ça... Elle s'essuie les mains et tire une chaise pour s'asseoir en face de lui : -Notre fille participe à une exposition collective dans son institut... Elle prépare ses œuvres, et nous sommes obligés d'être présents tous les deux à cette manifestation... Tu la connais. Elle et sa susceptibilité... -Doria va exposer ? -Oui, avec toute sa promotion. Elle m'a parlé d'un autre sujet... Je t'en toucherai un mot plus tard. Omar la regarde : -Quel sujet ? Pourquoi le gardes-tu pour plus tard ? Camélia se lève et se met à égoutter les frites avant de les déposer dans un grand plat : -C'est un sujet qui se discute à tête reposée, Omar... Nous allons tout d'abord dîner, puis une fois la vaisselle terminée, je serai plus à l'aise pour t'en parler. Omar soupire : -Tu ne trouves pas que je suis assez fatigué pour ne pas tenir jusque-là ? Camélia se met à rire : -Toutes les ruses sont bonnes pour toi... Tu veux toujours arriver à tes fins... -Je suis tout bonnement curieux... Ton air grave me fait penser à quelque chose de sérieux. -C'est le cas... Doria a un prétendant... Omar dépose vivement sa tasse de café : -Un prétendant ? -Oui... Un jeune homme de sa promotion qui veut demander sa main. Qui y a-t-il de curieux à ça ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email