La tempête de neige, qui a débuté samedi tôt le matin, n'a pas empêché les compatriotes de se mobiliser contre le régime qui s'apprête à s'offrir un autre mandat, "un de trop", selon les partisans du boycott. Plus de 10 cm de neige, mais les membres du comité Barakat de Montréal se sont mobilisés malgré tout. Rassemblés à la place Emilie-Gamelin au centre-ville, où devait s'ébranler l'action de Barakat, les dizaines de manifestants discutaient de la démarche à suivre à cause du mauvais temps qui a empêché une forte mobilisation de la communauté. Une semaine auparavant, les organisateurs ont mobilisé plus d'une centaine de personnes dans un rassemblement de rejet de l'élection présidentielle. Sur place, outre les pancartes aux slogans maintenant bien connus, inspirés de la littérature anti-pouvoir, l'emblème national côtoie le drapeau amazigh. "Bouteflika dégage", "DRS dégage", "Halte à la corruption", pouvait-on y lire notamment. Après un petit briefing de quelques minutes, les organisateurs décident de surseoir à la marche. Les manifestants se sont donné le mot pour rejoindre en voiture le consulat d'Algérie à Montréal devant lequel ils comptaient observer un rassemblement de protestation. Mohamed prend dans son véhicule les nombreuses pancartes. Une fois devant le siège du consulat d'Algérie à Montréal, les manifestants exhibent banderoles et pancartes grosses de slogans qui, ailleurs, ont fait tomber bien des dictatures. "Y en a marre de ce pouvoir", "Chaâb yurid isqatt ennidham !", scandent les manifestants à gorge déployée. Des portraits de Mustapha Ben Boulaïd, chef de la Wilaya I durant la Révolution de Novembre 1954, dont on commémore ce 22 mars l'anniversaire de sa mort au champ d'honneur, sont également exhibés. C'est pour les organisateurs une manière de répliquer à Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Bouteflika, qui a osé une blague mal placée à l'endroit des Chaouis. Le chant patriotique Min Djibalina est entonné avec ferveur par les manifestants qui ont promis de maintenir la mobilisation citoyenne en faveur du changement qui passe par le départ du système. "52 ans barakat !" revendique-t-on à tue-tête. Le rassemblement est levé environ deux heures après son début vers 13h. Les membres du comité Barakat de Montréal ne baissent pas les bras et comptent initier d'autres actions durant la campagne électorale qui a débuté hier, mais aussi durant la semaine du vote pour la communauté nationale établie à l'étranger. Y. A. Nom Adresse email