Que reste-t-il de la deuxième édition de ces Journées ? Ou que faut-il retenir ? D'abord des potentialités et des talents qui méritent d'être encadrés et pris en charge. Ensuite, la création d'un orchestre de l'Irfm. Et enfin, l'institutionnalisation de ces journées. Une semaine durant, la capitale des Aurès a vécu au rythme des grands maîtres de la musique symphonique ou universelle, à travers des morceaux choisis, dans le cadre des deuxièmes journées de la musique classique de Batna. Musiciens, mélomanes, néophytes, curieux, tous se sont donnés rendez-vous du côté du Théâtre régional de Batna qui a abrité la manifestation. Et ils n'ont pas été déçus! Si les présents ont pu savourer des morceaux mondialement connus à l'image de leurs compositeurs (à l'exemple de Bach, Mozart, Strauss, Wagner), ils ont eu droit également à un choix aussi riche que varié de la musique algérienne, connue pour sa diversité. Cette deuxième édition, réussie à bien des égards, a été initiée par le Ministre de la Culture et prise en charge localement par la direction de la culture et l'Institut régional de la formation musicale (Irfm). Mais elle n'est, en réalité, qu'une relance, car il y a eu une tentative au début de l'an 2000, et à l'époque, cette initiative avait eu un franc succès mais les organisateurs n'ont pas pu – et pour plusieurs raisons – maintenir ce rendez-vous musical. La célébration du cinquantenaire de l'indépendance et la rencontre qui a regroupé, il y a deux mois, les écoles d'art (musique et arts plastiques) à l'Irfm, ont été les deux événements qui ont permis la relance de ces journées. Les responsables de la tutelle ont pu constater que l'Irfm a les moyens d'organiser ce genre de rencontres, et surtout, que le public existe bel et bien à Batna pour ce type de rendez-vous. Les musiciens, enseignants et professeurs présents à cette deuxième édition, et qui ont fait le déglacement des différents instituts, annexes et écoles du pays (Alger, Oran, Bouira, Constantine, Annaba, Laghouat, Biskra), ont fourni un travail qui mérite largement le respect et la considération. Selon certains spécialistes invités à cet événement "ils ont évolué par rapport à leurs prestations lors de la première édition". Pour l'auteur et musicien Aziz Bnidir, "un travail de perfectionnement, de production et de recherche reste à faire". "Il faut aller vers la production, la création. Le potentiel existe, il suffit d'un peu d'audace. Par exemple, la jeune guitariste de Bouira et la pianiste amateur de Batna sont talentueuses, elles ont juste besoin d'être prises en charge d'une manière professionnelle", soutient-il. Le chef d'orchestre, Hanafi Meliani a, pour sa part, estimé que ces journées doivent être institutionnalisées. "L'institutionnalisation donne une certaine stabilité, donc la certitude quant au maintien du rendez-vous", a-t-il souligné. Et d'ajouter : "Nous avons des classes d'amateurs et c'est une pépinière de talent. C'est l'avenir. Il faut certes mettre l'accent sur la formation des professionnels, mais ne pas perdre de vue les amateurs. Il y a des perles ! Pour ce qui est des rencontres, conférences et débats, ce sont de très bonnes choses, il faut non seulement les maintenir, mais également les élargir, dans le sens où il faudrait impliquer toute la famille artistique." En outre, les Journées de la musique classique sont seulement à leur deuxième édition, et bien évidemment, il y a des lacunes, mais les points positifs sont beaucoup plus nombreux, comme nous l'a déclaré M. Bougandoura, directeur de la culture de la wilaya de Batna. "Commençons par institutionnaliser ce rendez-vous comme le souhaitent le public et les artistes, et on verra après", a-t-il indiqué. Par ailleurs, dans moins d'un mois, Batna accueillera le festival de la chanson auressienne dans sa nouvelle formule. "Après avoir ramené l'universel à la capitale des Aurès, il va falloir universaliser la musique locale", nous dit Hichem Boumaraf, enseignant de musique, auteur, compositeur et interprète. A méditer ! R H Nom Adresse email