Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, âgé de 90 ans, a désigné son demi-frère, Moqren, 69 ans, comme prochain prince héritier, ouvrant la voie à son accession au trône du royaume, premier exportateur mondial de brut et également du wahhabisme, vision rigoriste de l'islam. Cette décision, annoncée par un décret du cabinet royal, est intervenue alors que, jusqu'à sa promulgation, le dauphin était le prince Salmane. Agé de 79 ans, celui-ci, malade, aura donc été décrété inapte à la montée sur le trône. Conformément aux règles de succession en vigueur actuellement dans le royaume, le pouvoir se transmet d'un frère à l'autre, en respectant le droit d'aînesse, parmi les fils du roi Abdelaziz Ibn Saoud, fondateur du royaume. Le souverain saoudien a rendu publique sa décision, à la veille de la visite, vendredi, du président américain Barack Obama, Riyad étant la dernière étape d'une tournée l'ayant conduit auparavant en Europe, où le locataire de la Maison-Blanche s'est félicité du retour des Européens au sein d'une Otan dont il va falloir revoir les missions pour y adjoindre le retour de la guerre froide avec le rattachement de la Crimée par la Russie de Poutine. Obama devait convaincre Abdallah d'un ralliement à son plan pour la Palestine. Entre-temps, le 25e sommet arabe au Koweït a décidé de renvoyer le président américain aux fondamentaux de la question palestinienne et surtout de na pas reconnaître Israël comme Etat juif. Le prince héritier d'Arabie saoudite, le prince Moqren, assume actuellement la seconde vice-présidence du Conseil des ministres. Il sera proclamé souverain en cas de vacance simultanée des postes de prince héritier et de roi. Cette mesure a été décidée par le Conseil d'allégeance à plus de trois quarts de ses 34 membres, des princes de la famille royale, les Ibn Saoud, et avec la caution de l'ex-prince héritier, Salmane, qui a exigé pour donner sa caution que son fils, le prince Mohammed, soit nommé ministre de la Défense. La nouvelle nomination du prince héritier est irrévocable, souligne le texte qui stipule que la désignation du prince Moqren "ne peut être modifiée ou annulée sous aucun prétexte et par qui que ce soit". Le roi Abdallah veut, par cette réorganisation interne du pouvoir, assurer une succession sans encombre au sein de la famille. Le communiqué n'a pas donné de précisions sur les 7 membres du Conseil qui ont émis des réserves sur le choix du roi. Celui-ci a également informé le Conseil de sa volonté de nommer son fils Mitab second vice-Premier ministre. Ce poste était jusqu'à présent occupé par le prince Moqren, qui avait dirigé jusqu'en juillet 2012 les services de renseignements. Pour le moment, il n'est pas encore question de passage à la nouvelle génération au sein de la famille régnante. Ce passage pourrait exacerber les rivalités, car il faudrait choisir la lignée privilégiée parmi les fils du roi Abdelaziz : ceux des défunts rois ou ceux du souverain actuel. D. B. Nom Adresse email