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Liaison dangereuse sur internet 55e partie
Publié dans Liberté le 29 - 03 - 2014

Résumé : Djaâfar a loué un appartement pour le week-end. Ils sortent marcher un peu. L'endroit est paradisiaque. Mais Djaâfar s'énerve vite lorsque deux jeunes ivres s'adressent à sa fille. Ils détalent comme des lapins.
- à quoi penses-tu ?
La jeune fille respire un bon coup et dit à sa mère.
- Tu sens cette odeur suave ?
L'odeur se dégage des fleurs, des plantes et des arbres.
- C'est un mélange de tout, dit Fateha. Tu aurais dû prendre ton appareil photo... Ces fleurs, je ne les connais pas toutes... Je chercherai leur nom plus tard !
- Regardez là-bas !
Elles se tournent vers Djaâfar qui leur montre un aigle royal prendre de l'altitude avant de disparaître dans le ciel.
- Il y en a beaucoup ?
- Ce site est préservé... Si vous êtes d'accord, nous allons rentrer, dit-il. Demain, nous sortirons tôt et pourrons grimper plus haut... On demandera à un guide de nous accompagner si vous voulez...
Inès a l'impression qu'ils viennent à peine de sortir, mais en regardant sa montre, elle constate qu'il est près de 18h. Ils reprennent le chemin inverse et marchent doucement lorsqu'ils tombent sur des magots en train de fouiller les poubelles de l'aire de repos.
Ces derniers, habitués aux visiteurs, ne s'enfuient pas en les voyant. L'un d'eux s'approche d'Inès qui crie de surprise, en reculant, s'accrochant au bras de sa mère.
- N'aie pas peur, ils ne sont pas agressifs... Il espère avoir de quoi grignoter... Tu n'as rien dans tes poches ?
- Non...
Le magot, las d'attendre, finit par rejoindre son groupe. La petite famille rentre à l'appartement. Djaâfar voudrait dîner ici, mais Fateha et Inès veulent aller au restaurant.
Ils se changent et s'y rendent. Il y a du monde. A l'accueil, on les mène à une table tranquille. On peut entendre un fond de musique chaâbi. Une musique que Djaâfar apprécie beaucoup.
On leur apporte le menu. La liste des mets est longue. Ils prennent leur temps pour choisir l'entrée et le plat de résistance. Inès n'est pas compliquée, elle commande des frites et du foie grillé. Ses parents optent pour la paëlla, après que le serveur les eut rassurés sur la fraîcheur des fruits de mer, en plus d'une salade variée.
Le dîner se passe dans une bonne ambiance. Jamais Inès n'avait vu son père détendu. Lorsqu'il pose son portable sur la table, Fateha s'empresse de vérifier qu'il est éteint.
- Je ne voudrais surtout pas qu'on t'appelle maintenant !
Un couple vient d'entrer et le serveur les guide à leur table, non loin de la leur. Ils parlent d'envoyer des photos par internet. Inès ne rate rien. Si elle peut se connecter, ce week-end sera à marquer d'une pierre blanche. Le site est magnifique, le paysage à couper le souffle et les odeurs des fleurs, des pins, des eucalyptus donnent envie de ne pas partir. Ils agissent comme par magie sur le moral. Il suffit de voir son père pour en être convaincu.
La jeune fille mange rapidement. Elle a envie d'aller se connecter. Elle espère trouver Tahar en ligne, même si c'est de Ferewsan dont elle leur parle.
- Elle sera surprise d'apprendre que je suis à Tikjda, leur dit-elle. Je peux y aller ? Je ne tarderais pas...
Fateha hausse les épaules tout en jetant un coup d'œil à son mari.
- Tu lui raconteras notre week-end, une fois rentrés à la maison, dit ce dernier.
- Laisse-la y aller... Elle n'y passera pas la nuit !
- Ok, pas plus d'un quart d'heure...
Inès ne finit pas son assiette. Elle s'essuie la bouche, puis va se renseigner auprès du serveur. Il y a une salle de connexion de plusieurs postes. Il y a un poste de libre au fond, elle va s'y installer. Elle n'est pas surprise de trouver Ferewsan et Tahar en ligne.
Tahar est fou de joie en la voyant. Elle met le casque pour pouvoir l'entendre. Il n'en revient pas.
(À suivre)
A. K.
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