Résumé : Djaâfar la croit fiévreuse mais c'est l'amour qui lui donne des joues rouges et le regard brillant. Pour lui faire plaisir, il propose un week-end à Tikjda... Djaâfar loue un appartement, dans l'annexe de l'hôtel Djurdjura, pour tout le week-end. Ils partent dans l'après-midi. Il y a beaucoup de visiteurs venus d'Alger, des étrangers aussi. Dans le parking, tout en allant chercher son sac, Inès croise des filles de son âge qui lui sourient, elle voudrait bien sympathiser avec elles mais elle sait que son père ne la laisserait pas sortir en leur compagnie. Elle voudrait bien partir en randonnée. Son père leur propose d'aller à la cafétéria pour prendre un goûter mais elles refusent. Il commande alors du café. Inès prend le temps de sortir ses affaires puis rejoint ses parents, au séjour. Elle s'est changée, porte un survêtement et des baskets. -Je voudrais bien faire un tour dehors, dit-elle. Djaâfar et Fateha ne refusent pas. Ils vont chausser des chaussures de marche et ils partent se promener. -Jamais je n'ai vu un paysage aussi beau, dit Fateha. -C'est paradisiaque, renchérit Djaâfar qui respire à pleins poumons. -C'est un plaisir, dit Inès en allant s'adosser à un arbre. Il y a tant d'arbres qu'on pourrait jouer à cache-cache ! -Non, pas de jeu de cache-cache, dit son père. Je ne veux pas te perdre des yeux... Il est connu que le tourisme de haute montagne a des bienfaits incommensurables sur le bien-être physique et moral de l'être humain. Inès découvre son père plus détendu. Elle le voit rire et il a du mal à résister à l'envie de cueillir des fleurs. Un agent de la protection de la faune et de la flore vient vers eux et leur demande gentiment de ne pas y toucher. -Je m'excuse, dit Djaâfar en contemplant la première fleur arrachée. Ils continuent leur promenade et s'arrêtent à une aire de repos. Un spectacle désolant s'offre à eux. Des gens venaient de quitter les lieux. Apparemment ils y avaient passé la journée. Ils avaient abandonné des restes de déjeuner, des bouteilles, des gobelets en plastique. En l'absence de poubelle, ils auraient pu prendre leurs poubelles avec eux. -Ce sont des incivilités inadmissibles, dit Fateha. Comment veut-on préserver ce paradis sur terre en se comportant de la sorte ? Tout en continuant leur promenade, ils constatent que ce n'est pas seulement aux aires de repos qu'on abandonne les poubelles. Des détritus et des cannettes de bière jonchent leur parcours. A croire que tous les ivrognes se donnent rendez-vous, dans cet endroit qui est plaisant à voir quelle que soit la période de l'année. Inès qui marche devant, s'arrête net en tombant sur deux jeunes bien éméchés. -Voilà une belle plante, dit l'un d'eux. -Vénus est descendue sur Terre... Si on m'avait dit qu'il fallait grimper aussi haut, pour la rencontrer, je l'aurais fait avant... La jeune fille est vite rattrapée par ses parents. Les propos échangés par les deux garçons qui doivent être un peu plus âgés qu'elle, leur sont parvenus. -Du calme, le prie Fateha. Ils ne sont pas en état de réfléchir... -Hé, vous lui voulez quoi ? Djaâfar allait vers eux, mais malgré leur état d'ébriété, ils surent reconnaître un danger. à sa vue, ils détalent comme des lapins. Inès rit doucement même si elle est un peu surprise par le comportement excessif de son père. Elle pense à Tahar et à leur relation virtuelle. Ils sont si proches l'un de l'autre qu'inévitablement, un jour, ils voudront se retrouver. Où et quand ? Où qu'elle aille, elle est accompagnée. Ses parents ne seront jamais bien loin. Si son père surprend le regard fiévreux de Tahar, elle le croit capable de lui arracher les yeux. (À suivre) A. K. Nom Adresse email