L'incroyable disette de "l'Apache" de la Juventus Turin, Carlos Tevez, muet en Coupes d'Europe depuis cinq ans, finira bien par s'arrêter. Dès jeudi à Lyon ? C'était le 7 avril 2009 à Old Trafford, sous le maillot de Manchester United, l'Argentin avait marqué un but contre le FC Porto (2-2), en quarts de finale de Ligue des champions. Depuis, plus rien, en 22 matches européens, malgré les rafales de buts signés en Premier League, avec ManU puis Manchester City. "Je reste tranquille, tôt ou tard les buts arriveront, ce n'est pas une obsession pour moi", assure Tevez. Ces cinq ans de famine "ne me pèsent pas", insiste-t-il. "Je crois que moins tu y penses, plus tu as de la chance de marquer à nouveau. Si l'équipe gagne, je serai content." Et pourtant il marque, en Serie A. Arrivé cet été à la Juventus, Carlos Tevez en est le meilleur buteur, avec 18 réalisations en championnat. Sa hargne et son flair ont dynamité le jeu "bianconero", bien plus efficace avec lui. Dimanche à Naples, où il était suspendu, l'équipe d'Antonio Conte a coulé (2-0), battue notamment dans l'agressivité. Tevez a retrouvé son meilleur niveau. Il a débloqué bien des matches de la Juve cette saison, par ses buts mais aussi par des passes décisives géniales, comme celle pour Arturo Vidal dans le match au sommet contre l'AS Rome (3-0), un décalage dans son dos parfaitement dosé, pile au bon moment. Un geste qui a probablement fait basculer le "scudetto" dans le camp de la Juve. Duo complémentaire avec Llorente En Italie, on peine à comprendre sa durable mise à l'écart de la sélection d'Alejandro Sabella, qui lui préfère Kun Agüero (Man. City), Gonzalo Higuain (Naples), ou Rodrigo Palacio (Inter). "Ma seule sélection en ce moment c'est la Juve", répond celui qui fut "le joueur du peuple", adulé pour son tempérament et son passé dans les quartiers difficiles de Buenos Aires, dont il est sorti grâce à son don de footballeur. Il ne polémique pas et s'applique à briller sur le terrain dans l'espoir de voir le Brésil cet été, mais le sélectionneur ne l'appelle toujours pas. Guerrier adroit et puissant, Tevez reste la meilleure arme offensive de la Juve cette saison, où son jeu se complète bien avec celui de Fernando Llorente. Mais pourquoi ne reproduit-il pas ces matches en Europe ? Reine du championnat d'Italie, où elle file vers un troisième titre consécutif, la Juve manque d'adversaires intérieurs de premier rang. Mais ni Galatasaray ni le FC Copenhague, qui lui ont barré la route en poules de Ligue des champions cette saison, ne sont des foudres de guerre, et "l'Apache" n'a pas marqué contre eux. En Europa League, la Juve a éliminé Trabzonspor puis la Fiorentina, et Tevez a joué à chaque tour un match sur deux, sans briller. L'OL n'a pas non plus de quoi impressionner la Juve. "Le Lyon ne fait plus peur", titrait la presse italienne après le tirage au sort. Le déclic pourrait venir du stade de Gerland, où Tevez a déjà marqué en 8e de finale aller en 2008, ruinant à la dernière seconde l'avantage donné par Karim Benzema (1-1, 0-0 au retour). Et cette année-là, il avait remporté la coupe... Nom Adresse email