Au 17e jour de campagne, le candidat Ali Benflis a choisi d'expliciter son projet de réconciliation nationale. À Tébessa, où il a animé son premier meeting à la salle omnisports, le candidat qui a abordé la révision de la Constitution a précisé qu'il la veut "consensuelle". "Et pour quelle soit consensuelle, cela passe par une véritable réconciliation nationale." "Il y a des gens qui ont été écartés de la vie politique et qui n'ont pas à l'être", lance-t-il dans une salle archicomble l'acclamant et scandant "Benflis président", "Assa azekka, Benflis yella yella". Sans les citer nommément, le candidat a explicité que ces marginalisés de la politique "ne s'entendent pas avec le pouvoir et n'ont ni assassiné ni égorgé". Tout en s'interrogeant sur les raisons de leur marginalisation de la politique, il promet d'"instituer une véritable réconciliation nationale où chacun pourra faire de la politique, créer le parti qu'il veut, adhérer à la formation qu'il souhaite". Cela étant, tempéra-t-il, cet exercice du politique sera conditionné par le respect des lois "à condition qu'il n'y ait pas de violence, ni du verbe ni du bâton". Les déclarations du candidat à la présidentielle prochaine viennent apporter des précisions de taille sur le contenu de la réconciliation nationale qu'il souhaite. La semaine dernière à El-Khroub, Constantine, où il avait annoncé son intention de procéder à "l'approfondissement de la réconciliation nationale pour en finir définitivement avec la crise politique qui secoue l'Algérie depuis 25 ans", l'ancien chef de gouvernement avait suscité une multitude d'interrogations. À plus forte raison lorsqu'il a fait état d'un "dialogue national sans exclusion avec la participation de tous, y compris ceux qui ont été exclus de la vie politique, afin de trouver une solution consensuelle et régler le problème de la légitimité". Beaucoup d'observateurs avaient alors interprété cette déclaration comme étant un appel du pied à l'ex-FIS et à une amnistie générale. Mais hier, Benflis a clarifié les choses en se démarquant clairement de ceux qui ont les mains tachées de sang. À Tébessa comme à Souk-Ahras et à El-Tarf, le candidat s'est, par ailleurs, engagé à régler le problème de la contrebande. "Qu'ils ne s'avisent pas de nous tromper, la contrebande existe dans tous les pays frontaliers", a-t-il fait remarquer. Et d'interroger : "Qu'est ce qui pousse les jeunes à aller vers la contrebande ?" "N'est-ce pas que c'est la misère ?" Et l'assistance de répondre avec un "oui" massif. "Alors pour éradiquer la contrebande, il faut lutter contre la misère, la pauvreté, le chômage et la crise du logement." Aux jeunes, Benflis a affirmé : "La solution aux problèmes de l'Algérie passe par le règlement des problèmes des jeunes." Ali Benflis a, enfin, promis de réviser les indemnités des victimes du terrorisme parmi les retraités de l'ANP. Il a aussi revendiqué l'application stricto sensu de la loi sur le chahid et le moudjahid. De même qu'il a dénoncé l'interdiction des meetings dans les stades : "Ceux qui sont incapables de réunir 10 personnes dans une salle ont interdit des meeting dans les stades et les salles omnisports. Nous leur disons que même ainsi, ils ne peuvent empêcher les citoyens d'affluer à mes meetings." N. M. Nom Adresse email