Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a accusé Israël d'avoir entravé le processus de paix ! Coup de pub ou échappatoire face à l'entêtement de Netanyahu à ne rien céder, absolument rien. Le coup de sang de Kerry est également intervenu au moment où les ministres arabes des Affaires étrangères tentaient au sein de la Ligue arabe moribonde de trouver un dénominateur commun pour consolider le président de l'Autorité palestinienne dans son épreuve de force contre à la fois Jérusalem et Washington. Le dialogue entre Israël et les Palestiniens n'est pas totalement rompu, le médiateur américain ayant décidé de le poursuivre même sous la forme cahin-caha. Evidemment, le secrétaire d'Etat d'Obama, initiateur de la relance du processus de paix en qualité de médiateur, n'a pas épargné les Palestiniens, certainement pour démentir le deuw poids, deux mesures que son pays a toujours exécuté s'agissant de ses soutiens à Israël et qui a encouragé ses diverses administrations à la surenchère, au viol des résolutions internationales et à la réduction des Territoires palestiniens à des confettis. Kerry s'est contenté de juger que l'annonce la semaine dernière par Netanyahu de plus de 700 nouveaux logements à Jérusalem-Est et le refus de libérer des prisonniers palestiniens, avaient précipité le processus de paix dans une impasse. Il a déploré ces manquements israéliens devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. Le gouvernement israélien avait refusé de libérer le 29 mars comme prévu un quatrième et dernier contingent de prisonniers palestiniens, réclamant désormais une prolongation des négociations censées s'achever fin avril. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait réagi en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement de s'abstenir de toute démarche auprès de la communauté internationale. Cette décision est intervenue peu après un nouvel appel d'offres par Israël pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est annexée. John Kerry qui a essayé de raccommoder le puzzle au Proche-Orient, devait rentrer vendredi "exaspéré" et "pessimiste" face à un dialogue de paix au bord de l'implosion. Pour le moment, il n'a pas pu contenir sa colère et c'est tout. Car, au jour d'aujourd'hui, il n'est pas fait mention à Washington de marche à suivre pour sauter les limites au temps et aux efforts américains imposées par Israël. Pourtant, John Kerry se concertait mardi à la Maison-Blanche avec le président Barack Obama et son vice-président Joe Biden sur cette marche à suivre. La réaction israélienne à la pique de Kerry, par contre, ne s'est pas fait attendre : Netanyahu a sorti de ses cartons le projet de chasser le million et demi de Palestiniens résidant en Israël. Et, comme d'habitude, le département d'Etat a essayé d'éteindre l'incendie naissant entre les deux alliés: "John Kerry a dit très clairement que les parties avaient pris des mesures non constructives et à aucun moment il ne s'est livré à un jeu d'accusations", a défendu sa porte-parole Jennifer Psaki. Et à John Kerry de se rattraper en fustigeant les Palestiniens pour ne pas avoir aidé en adhérant aux traités internationaux. De fait, l'incident n'en est plus un dès lors qu'il a fini par renvoyer les deux camps dos à dos. Les rencontres israélo-palestino se poursuivent effectivement depuis dimanche, sous médiation américaine, même si les désaccords persistent. Ces rencontres tripartites reprendront aujourd'hui après la réunion de la Ligue arabe, sous les auspices de l'émissaire américain Martin Indyk. D. B. Nom Adresse email