Des meetings annulés, des sit-in récurrents contre un 4e mandat, des quartiers généraux désertés et une population hostile. Tant de désagréments ne pouvaient qu'affecter sérieusement la campagne électorale du Président-candidat Abdelaziz Bouteflika, dans la wilaya de Batna, et ce, depuis la blague d'Abdelmalek Sellal. Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Belkhadem étaient donc en mission impossible, hier, à Batna. Cependant, le potentiel d'un million et demi d'électeurs, que compte la capitale des Aurès, devait être courtisé. Le rassemblement annoncé pour 10 heures du matin sera retardé de deux heures. Mais, ce dernier ne se tiendra pas dans les conditions auxquelles aspiraient les organisateurs. Des membres du mouvement Barakat étaient installés à proximité de la salle omnisports du stade du 1er-Novembre situé à la cité Bouzorane, non loin de la demeure de l'ex-président de la République, Liamine Zeroual, devenue lieu de rencontre des protestataires, même avant que l'homme ne se soit prononcé contre le 4e mandat. Bien que 13 bus venant de Sétif et Biskra aient rallié le lieu de rassemblement dont l'organisation a été assuré par un étudiant palestinien, le public n'a pas dépassé les 300 personnes. Les membres du mouvement Barakat et quelques jeunes ont été empêchés d'accéder à la salle omnisports de crainte qu'ils ne perturbent le meeting. Quelques-uns ont, tout de même, réussi à rentrer dans la salle en scandant "Non au 4e mandat", avant d'être pris à partie par les services de sécurité. L'un des protestataires sortira de la salle avec une blessure au visage. À l'extérieur, les partisans du 4e mandat, parmi lesquels des élus FLN, seront caillassés. Abdelkader Bensalah réussira, non sans peine, à prononcer un discours d'une vingtaine de minutes sous les applaudissements des partisans. "Nous sommes venus pour exprimer notre fierté vis-à-vis des habitants de cette wilaya combattante. Lorsqu'on parle de Batna, on parle de la lutte armée, on parle des chouhada lesquels ont été les remparts qui ont protégé l'Algérie et l'unité nationale...", dira-t-il. Avant de poursuivre : "Nous sommes porteurs d'un message d'Abdelaziz Bouteflika pour qui les enfants de Batna pour lesquels il (Bouteflika, ndlr) réserve des perspectives". Il expliquera, par ailleurs, que "certains ont essayé d'exempter cette wilaya de la campagne du Président mais nous sommes venus pour faire connaître le programme de Bouteflika et clarifier ce qui a été réalisé pendant ces 15 dernières années. Nous tenons également à expliquer les horizons prometteurs pour la région et ses habitants". Bensalah n'ira pas plus loin et donnera la parole à Belkhadem qui, comme son prédécesseur, commence par jouer sur la fibre sentimentale : "Je vais vous dire pourquoi Abdelaziz Bouteflika a accepté de se porter candidat à la présidentielle. Mais avant cela, j'ai envie de dire barakat à Barakat (Barakat ça suffit)", dira t-il. Belkhadem revient sur le programme de 1999 ! "Abdelaziz Bouteflika s'était fixé trois objectifs. Le premier était d'instaurer la concorde civile, l'a-t-il fait ou pas ? interrogea-t-il en haussant le ton. Le deuxième était la consolidation de l'économie nationale, l'a-t-il fait ou pas ? Le troisième était de rendre à l'Algérie son rang parmi les nations, l'a-t-il fait ou pas ?" Finalement, les deux responsables de la campagne de Bouteflika, qui n'ont abordé que des sujets usés, n'auront pas mené une véritable action en faveur de la campagne du président sortant. L. M Nom Adresse email