Le conflit qui a précipité le monde au bord de la "guerre froide" a pris un nouveau tournant avec l'accord conclu à Genève pour une désescalade rapide des tensions entre les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne et l'Ukraine. Tandis que les autres capitales se son félicitées de la perspective d'un règlement politique, Washington a encore mis Moscou en garde : "Une nouvelle impasse aura des conséquences." Américains et Européens avaient prévenu que, faute de solution diplomatique à Genève, ils se préparaient à durcir leurs sanctions contre la Russie. Cet accord, qui paraissait hors d'atteinte pour les diplomates avant la réunion, prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés ainsi que la libération des rues, des places et autres lieux publics dans les villes ukrainiennes. Le document qui a été adopté prévoit aussi une amnistie pour ceux qui respecteront les dispositions de l'accord, à l'exception de ceux qui sont coupables de crimes de sang. La mission de surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sera chargée d'aider les autorités ukrainiennes à mettre en œuvre ces mesures, selon la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui représentait l'UE à ces discussions quadripartites. Mme Ashton a assuré pour sa part que l'Union européenne allait continuer ses efforts pour soutenir l'Ukraine, économiquement, financièrement et politiquement. Seul le président américain a fait preuve de scepticisme quant à l'application de cet accord diplomatique multilatéral, arguant des menaces voilées de son homologue russe. "Chaque fois que la Russie prendra des mesures destinées à déstabiliser l'Ukraine et à violer sa souveraineté, il y aura des conséquences", a répété Barack Obama, qui a d'ailleurs donné son aval à la fourniture d'une assistance militaire non létale à l'Ukraine, notamment des fournitures médicales et des casques, selon son secrétaire à la Défense, Chuck Hagel. Le président français François Hollande, plus atlantiste que ses homologues européens de l'Otan, a renchéri, prévenant que l'UE envisageait d'étoffer ses sanctions en cas d'échec à Genève. Les autorités de Kiev, qui ont fini par mesurer leur amateurisme dans la gestion de la crise avec leur voisin russe, pour leur part, ont déclaré que l'engagement de la Russie à Genève "sera un test", on verra si la Russie veut aider à la stabilité de cette région. Leur ministre des AE, Andrii Dechtchitsa, a pressé ses homologues à la réunion de Genève d'appliquer sans tarder les mesures de l'accord quadripartite. Avant ces réactions occidentales, le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov, qui a le premier annoncé l'accord lors d'une conférence de presse, a réaffirmé que la Russie n'avait "aucun désir" d'envoyer des troupes en Ukraine. "Cela serait contre nos intérêts fondamentaux", a dit le chef de la diplomatie russe. Vladimir Poutine devait pour sa part de Moscou réclamer des "garanties" pour les droits des populations russophones de ces régions orientales ukrainiennes. Jusqu'à hier, sur le terrain, les tensions restaient encore fortes. D. Bouatta Nom Adresse email