Si dans le chef-lieu de wilaya de Béjaïa le vote s'est déroulé sans incident, dans l'arrière-pays le scrutin présidentiel s'est déroulé sur fond d'émeutes et d'urnes incendiées. La veille du scrutin, les urnes ont été brûlées par des jeunes dans la commune d'Aït R'zine au sud-ouest de la wilaya de Béjaïa. Une commune relevant de la daïra d'Ighil-Ali. Les autorités locales ont procédé, très tôt le matin d'hier, au remplacement des récipients. Dans la commune de Feraoun, dans la daïra de Barbacha, c'est un citoyen qui s'est emparé carrément d'une urne dans un bureau de vote pour s'évaporer ensuite dans la nature. Les services de sécurité qui l'ont poursuivi n'ont pas pu l'arrêter. À Tichy, la tension a commencé aussi la veille de l'élection. Plusieurs dizaines de jeunes du quartier Bakarro ont pris d'assaut un centre de vote, un collège, pour incendier les urnes et le bloc administratif. Les insurgés reviennent à la charge le jour du scrutin pour empêcher le déroulement du vote. Eclatent alors des émeutes entre les forces de l'ordre et les manifestants avant que ne débute l'opération de dépouillement. À Sidi-Aïch, des échauffourées ont éclaté aussi entre les forces de l'ordre et des manifestants dans la soirée après l'arrestation d'un militant du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Nadir Chelbabi en l'occurrence, par la police. Les manifestants ont pris d'assaut le siège de la mairie pour tenter de brûler les urnes. Le calme n'est revenu dans cette ville qu'après la libération du militant du MAK. Par ailleurs, de violentes émeutes ont éclaté dans la nuit de jeudi entre des jeunes et les forces de l'ordre dans la localité de Souk El-Tenine, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. C'est à l'issue des opérations de dépouillement qu'un groupe de jeunes en colère s'est dirigé vers le commissariat de la ville pour l'arroser de pierres. La réaction des policiers ne s'est pas fait attendre et de violents affrontement s'en sont suivis au centre du village et se sont poursuivis jusqu'à une heure tardive de la nuit. Selon une source locale, trois jeunes émeutiers ont été arrêtés puis libérés au cours des affrontements. À noter que la veille du scrutin déjà, des pneus ont été brûlés sur la voie principale de la ville et des jeunes en colère ont tenté de s'attaquer au siège de la Gendarmerie nationale mais n'ont pas tardé à se disperser, a indiqué la même source. L. Oubira/H. Kabir Nom Adresse email