Des affrontements entre les renforts de police et les jeunes manifestants, qui voyaient leurs rangs grossir au fur et à mesure, dureront jusqu'à une heure tardive de la nuit. Des échanges de bombes lacrymogènes et des jets de pierres et autres projectiles étaient le seul langage des deux parties antagonistes. Contrairement aux autres localités de la région, où l'opération de vote s'est déroulée dans le calme et la sérénité, la ville de Tazmalt, située à l'extrême- ouest de la wilaya de Béjaïa, a été le théâtre de troubles ayant éclaté dans l'après-midi de jeudi, jour du scrutin, après qu'un groupe de jeunes eut pris d'assaut un bureau de vote pour y saccager trois urnes. Cela s'est passé à 15h30, au niveau de l'école primaire Achiou-Boudjemaâ, située derrière le siège de l'APC, en plein centre-ville de Tazmalt, lorsque ces jeunes émeutiers ont fait irruption dans les salles de classe abritant des bureaux de vote pour s'en prendre aux urnes, avant l'intervention musclée des forces anti-émeutes. L'arrivée des éléments de sécurité sur les lieux n'a fait que mettre le feu aux poudres. Des affrontements entre ces renforts de policiers et les jeunes manifestants, qui voyaient leurs rangs grossir au fur et à mesure, dureront jusqu'à une heure tardive de la nuit. Des échanges de bombes lacrymogènes et des jets de pierres et autres projectiles étaient le seul langage des deux parties antagonistes. Il y a lieu de signaler qu'un policier a été blessé au niveau de l'épaule lors de ces échauffourées. Evacuée en urgence vers l'hôpital de Tazmalt pour recevoir les soins nécessaires, la victime ne présentait que de légères lésions et sa vie est hors de danger, affirme une source hospitalière. Il est à noter que malgré ces scènes de violence qui ont transformé le centre-ville de Tazmalt en une véritable arène, l'opération de vote se poursuivra sans accrocs dans d'autres bureaux de vote, situés à la périphérie. Ces troubles qui avaient sérieusement perturbé le déroulement du scrutin n'ont pas manqué de replonger la ville de Tazmalt, l'espace d'un après-midi, dans un climat de violence comme celui vécu par la région durant les douloureux événements du printemps noir en 2001. Par ailleurs, dans la ville de Seddouk, une rixe opposant les partisans du candidat Bouteflika et un groupe de jeunes a failli dégénérer, la veille du jour du scrutin, n'était l'intervention énergique de la police qui a réussi à apaiser les esprits. La scène s'est passée à hauteur du rond-point du centre-ville, lorsque des partisans de Bouteflika ont surpris un groupe de jeunes en train de déchirer des portraits du Président-candidat placardés dans les parages. C'est ce qui a fait éclater la dispute entre les deux groupes qui en sont arrivés aux mains. Hormis ces deux incidents survenus à Tazmalt et à Seddouk, il n'y a point d'événements fâcheux, encore moins un autre obstacle destiné à perturber le cours de l'opération de vote dans les différents coins de la wilaya de Béjaïa. KAMEL OUHNIA