Abdelaziz Bouteflika vient d'être réélu président de la République pour un quatrième mandat. Cette fois-ci, sa tâche sera beaucoup plus difficile. Car il devra respecter les grandes promesses qu'il a affichées au cours de la campagne. Révision de la Constititution en vue de l'avènement d'une 2e République, résorption de la crise du logement, offre d'emplois plus conséquente pour les jeunes, lutte contre la corruption, débureaucratisation, réindustrialisation du pays, mise en œuvre d'un nouveau plan quinquennal. Une mission d'autant plus difficile que ses marges de manœuvre seront plus étroites. Il ne pourra plus maintenir le statu quo au regard du contexte politique, économique et social. L'opposition aux aspirations de changement ne fera qu'embraser le front social. Sur le plan financier, il n'aura plus les mêmes coudées franches. Avec la hausse des dépenses publiques prévisibles pour concrétiser ses engagements et la baisse des recettes fiscales pétrolières, il ne sera plus dans la même aisance financière pour réaliser tous ces chantiers. Paradoxalement, l'un des enjeux majeurs de ce mandat est pétrolier. Sonatrach pourra-t-elle mettre en service rapidement la dizaine de nouveaux gisements d'hydrocarbures au sud-ouest et sud-est du pays et optimiser la production dans les anciens gisements qui n'ont pas, selon différents experts, dit leur dernier mot, à l'exemple de Hassi-Messaoud et Hassi-R'mel. Le challenge est vital pour l'Algérie car il mettra fin à la tendance à la baisse en volume de nos exportations d'hydrocarbures, permettant ainsi d'augmenter nos recettes en devises. Mais il faut y conjuguer le dynamisme de la compagnie pétrolière pour parer à la baisse des prix du gaz prévisible et pour décrocher de nouveaux contrats en Europe et en Asie. Mais le défi le plus important que devra relever l'équipe gouvernementale chargée de faire respecter les engagements du chef de l'Etat est sans conteste de réussir à progresser dans la réindustrialisation du pays, l'émergence d'une économie de substitution aux importations et le développement des exportations hors hydrocarbures ainsi que l'efficacité dans les dépenses publiques. C'est dans ces domaines que résident de fortes résistances aux changements. C'est là également où reposent les doutes sur la volonté des dirigeants de sortir du cercle infernal de la rente. Par ces voies réside pourtant la clé à la solution au chômage des jeunes et à l'amélioration des conditions de vie de la population. En mettant l'entreprise au cœur des politiques publiques en améliorant le climat des affaires et en libérant l'investissement et l'initiative privés, quitte à le répéter, on parviendra à ce dynamisme économique qui nous manque tant en cette période d'incertitudes. Cet essor de l'appreil de production est si indispensable pour relever les défis économiques et sociaux ainsi que les aléas de la conjoncture économique internationale. Mais tout cela ne peut se réaliser sans un mouvement rassembleur, qui unit les Algériens de diverses tendances vers un même objectif : le développement durable du pays. Or, aujourd'hui, les divisions dispersent les énergies et ne fournissent que des solutions partielles aux principales préoccupations de la population. Par K. Remouche [email protected] Nom Adresse email