Cet échec du processus de paix israélo-palestinien, relancé en juillet 2013 après trois ans de suspension, était attendu en l'absence de toute concession de la part de Netanyahu avant l'échéance du 29 avril, et ce, malgré le forcing du secrétaire d'Etat américain John Kerry. De toute façon, il n'attendait que ça pour suspendre les négociations de paix parrainées par les Etats-Unis : Netanyahu l'a annoncé sourire dans les yeux. Obama s'est désolé accusant comme de coutume la partie palestinienne. Mahmoud Abbas réunit aujourd'hui l'OLP pour arrêter sa réponse. L'objet de la nouvelle crise, le processus de réconciliation interpalestinien, quant à lui, se poursuit : le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a remis sa démission, le nouveau gouvernement d'union nationale devant être installé d'ici quatre semaines, sauf imprévu. La rue palestinienne, que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza, demeure, de son côté, pessimiste quant aux chances de réconciliation entre les "frères ennemis" palestiniens, censée déboucher d'ici la fin de l'année sur les premières élections législatives depuis 2006. L'Autorité palestinienne, qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, a déjà signé plusieurs accords de réconciliation qui sont restés lettre morte avec Hamas qui tient l'enclave de Gaza. Comme remonté, Netanyahu a jeté son venin en affirmant que son interlocuteur palestinien peut avoir soit la paix avec Israël soit un pacte avec le Hamas mais qu'il ne peut pas avoir les deux. "Tant que je suis Premier ministre d'Israël, je ne négocierai jamais avec un gouvernement palestinien appuyé par les terroristes du Hamas qui appellent à notre liquidation", a-t-il dit. Netanyahu a promis de nouvelles mesures punitives pour provoquer un effondrement de l'Autorité palestinienne. Il a déjà gelé le transfert des taxes qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne après les récentes demandes d'adhésion à 15 traités et conventions internationaux, au nom de l'Etat de Palestine. Pourtant Mahmoud Abbas a pris soin d'expliquer après la conclusion de l'accord interpalestinien à Gaza que l'Autorité palestinienne restait attachée au processus de négociation et à ses fondements. D'où le rebondissement du président Barack Obama qui, après avoir jugé que l'accord interpalestinien "n'aidait pas", a souligné la nécessité d'une "pause" dans les négociations, réaffirmant qu'il ne renoncerait pas aux efforts de paix. Il est trop tôt pour prononcer la mort du processus de paix, il ne meurt jamais, c'est comme le rock'n'roll, jamais il ne mourra, l'a appuyé Aaron David Miller, vétéran de la diplomatie américaine et spécialiste du dossier israélo-palestinien. Cette fois-ci, Mahmoud Abbas doit vraiment faire preuve d'imagination, car, aussi bien les Etats-Unis que l'Union européenne, considèrent le Hamas, qui a chassé du pouvoir à Gaza le Fatah en 2007, comme une organisation "terroriste". Une étiquète qui a également emballé Le Caire, Riyad, Manama et Koweït-City, lesquels ont le mois dernier décrété les Frères musulmans de "terroristes". Cette mouvance de l'islamisme née en Egypte a essaimé à Gaza et partout dans le monde arabe. Kerry, malgré son échec à réduire les prétentions israéliennes, ne s'est pas empêché d'interpeller une fois de plus le président de l'Autorité palestinienne pour prendre des "décisions" contre Hamas qui, selon lui, rejette les négociations de paix et prône la lutte armée contre Israël. La direction de l'OLP également signataire de l'accord de réconciliation conclu mercredi dernier, devrait, selon des informations de Ramallah, "encourager" Mahmoud Abbas à poursuivre les démarches unilatérales d'adhésion à des traités et organisations internationaux et proposer des noms pour le cabinet de consensus national prévu par l'accord interpalestinien qui sera dirigé par l'actuel président de l'Autorité palestinienne. D. B Nom Adresse email