Position ■ Les Palestiniens qui se sont engagés sur la voie de la réconciliation se mobilisent pour faire face au chantage d'Israël. La direction palestinienne a entamé, ce samedi, une réunion à Ramallah (Cisjordanie) destinée à étudier ses réponses à la décision d'Israël de suspendre les négociations de paix et de la sanctionner après sa réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas. La réunion du Conseil central palestinien, une instance dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a commencé à 08H15 GMT en présence du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui devait prononcer le discours d'ouverture. Elle doit s'achever demain dimanche par un communiqué du Conseil central. Cette réunion était prévue avant les décisions israéliennes annoncées avant-hier, jeudi, mais devait aussi débattre des diverses options sur la table en cas d'échec des négociations de paix parrainées par les Etats-Unis. Celles-ci, relancées en juillet 2013, après une suspension de trois ans, étaient déjà dans l'impasse : les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre sur les principales questions et se renvoyaient la responsabilité du blocage. Mercredi dernier, les frères ennemis palestiniens, l'OLP dirigée par M. Abbas et le Hamas, ont annoncé un nouvel accord de réconciliation prévoyant la formation d'un cabinet de «consensus national» qui sera formé de personnalités indépendantes et dirigé par M. Abbas, ainsi que la tenue d'élections législatives avant la fin de l'année. Cet accord a provoqué la fureur d'Israël. Et le gouvernement de Benjamin Netanyahu a en réponse décidé de suspendre les pourparlers de paix. Les Etats-Unis avaient donné aux deux parties neuf mois, jusqu'au 29 avril, pour parvenir à un accord mais le blocage est resté total malgré le forcing du secrétaire d'Etat John Kerry. Le Hamas, qui a chassé du pouvoir à Gaza le Fatah de M. Abbas en 2007, rejette les négociations de paix et prône la lutte armée contre Israël. Selon des sources palestiniennes, le Conseil central de l'OLP va encourager M. Abbas à poursuivre les démarches unilatérales d'adhésion à des traités et organisations internationaux et discuter de la formation du cabinet de «consensus national» ainsi que de la possible suspension de la coopération sécuritaire avec Israël. Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a fait savoir hier qu'il était prêt à démissionner si M. Abbas l'estimait nécessaire en vue de la formation d'un nouveau cabinet. L'Autorité palestinienne, qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, a signé ces dernières années plusieurs accords de réconciliation avec le Hamas qui sont restés lettre morte. Ainsi, Israël et les Palestiniens sont revenus à la case départ après la suspension des négociations de paix parrainées par les Etats-Unis, et la direction palestinienne va étudier ce week-end ses options pour répondre à la crise.