Désormais, la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, formée par des partis et personnalités politiques d'opposition, ne sera plus la seule entité politique à revendiquer le "changement". Et pour cause, une autre initiative nommée Alliance nationale pour le changement (ANC) vient d'être "officiellement" lancée par un groupe de personnalités et de citoyens de différentes obédiences politiques, dont notamment d'anciens militants du FFS et ceux du... FIS dissout ! Des universitaires également. Parmi les premiers signataires d'un appel "aux Algériennes et aux Algériens", rendu public hier, figurent, entre autres, Karim Tabbou, Samir Bouakouir, Abdelkader Zerrou (anciens du FFS), Anwar N. Haddam (ex-FIS), des universitaires et l'ancien ministre de l'Economie dans le gouvernement Hamrouche, Ghazi Hidouci. Cet appel, précisent d'emblée les fondateurs de l'ANC, "est adressé à tous les Algériens et Algériennes soucieux de l'avenir de leur pays et qui souhaitent prendre part à une action citoyenne indépendante, nationale et visant à instaurer l'Etat de droit et la démocratie en Algérie". L'ANC, expliquent-ils sans gêne, se veut comme un espace qui "dépasse les divisions politiques, réelles ou suscitées par le pouvoir, entre islamistes, laïques ou nationalistes, ou encore les divisions linguistiques ou régionales exploitées par certains pour saper l'union nationale". Selon ses initiateurs, "l'ANC se dotera d'une charte fixant ses objectifs et garantissant aussi bien l'union dans l'action à mener, que le respect de la spécificité et des orientations politiques de chacun. L'ANC agira sur le terrain avec les citoyens et pour les citoyens". L'ANC se fixe pour objectif essentiel l'édification d'un Etat de droit dans le cadre du respect des libertés individuelles et publiques. Un projet qui, selon ses initiateurs, doit être réalisé avec la participation de tous les éléments de la société. "Nous déclarons vouloir agir et nous rassembler, au-delà des clivages idéologiques, linguistiques ou politiques, en vue d'un changement global, réel et effectif du système politique en place ; voulons bâtir un Etat de droit sur la base d'un large consensus entre tous les Algériens et Algériennes", lit-on dans le manifeste de l'ANC qui se décline en huit points. Pour ce faire, les initiateurs de l'ANC rejettent, par ailleurs, "la culture du coup d'Etat", tout comme ils refusent que "l'Armée nationale populaire soit instrumentalisée dans des luttes de clans ou pour museler les citoyens". Ils rejettent également "toute influence étrangère dans notre pays". Pour les membres de l'ANC, "il appartient aux citoyens de notre pays, et à eux seuls, de décider de leur futur". L'ANC se propose comme un cadre politique qui doit permettre de remédier à la situation du pays, laquelle, jugent ses initiateurs, "s'est encore aggravée ces derniers mois en raison des graves dissensions au sommet du régime et qui mettent en péril l'unité de la nation". "L'heure est venue pour agir et dire non à l'Etat policier, à la corruption et à l'étouffement des libertés", alertent-ils. F. A Nom Adresse email