L'ancien responsable de l'ex-FIS à l'étranger se permet de parler au nom d'un énigmatique mouvement pour la liberté et la justice. La décence veut, lorsqu'on a les mains pleines de sang d'innocents, que l'on se taise tout en laissant le soin au temps de fermer, peut-être, les cicatrices. Or, cette vertu fait défaut à beaucoup, notamment à l'ancien responsable de la délégation parlementaire de l'ex-FIS à l'étranger. En effet, ce qui est inquiétant chez Anouar Haddam qui s'obstine, malgré ses attitudes «revanchardes» à se présenter comme «personnalité» incontournable, c'est certainement son sens cynique à dicter aux Algériens, à partir de Washington, la démarche qu'ils «doivent» suivre afin de sortir de la crise. Dans un communiqué écrit au vitriol, l'ancien membre de la direction du FIS dissous, qui se permet aujourd'hui de parler au nom d'un énigmatique mouvement pour la liberté et la justice local, semble, selon toute vraisemblance, avoir perdu tout sens de discernement. Tablant sur le départ réel ou supposé de M.Zerhouni, Haddam tire à boulets rouges sur l'actuel ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et règle ses comptes avec l'Etat algérien par communiqués interposés. Anouar Haddam avait été, rappelle-t-on, condamné par la justice algérienne à la prison à perpétuité pour avoir créé un réseau d'information hostile au pays et pour trafic d'armes. Poussant ses extravagances héritées apparemment de son long séjour américain, il se présente sans la moindre retenue comme un représentant du peuple algérien. Apparemment, il a la mémoire courte. N'est-ce pas lui-même qui avait revendiqué en des termes assez clairs, l'attentat meurtrier du Boulevard Amirouche ayant fait plus d'une centaine de victimes? En rendant public un communiqué dans lequel il tente de répondre à un représentant de l'Etat, Haddam ne fait qu'insulter la mémoire des Algériens. Selon lui, tant que l'Etat ne lui propose pas de strapontin politique, la réconciliation nationale demeure pour lui, un simple slogan creux et vide de sens! Selon lui, pour que l'Etat de droit soit une réalité, il faut que ce même Etat place le tapis rouge à celui qui n'a jamais condamné les massacres et les meurtres commis par les groupuscules terroristes au nom de la religion. En 1992, Anouar Haddam faisait partie des dirigeants de l'ex-FIS qui avaient annoncé publiquement leur rejet de la Constitution et des lois de la République. Aujourd'hui, celui-là même accuse l'Etat algérien de ne pas respecter ces textes fondamentaux. C'est à ne rien comprendre! Abusant d'une phraséologie tout à fait mutilée, Haddam affirme que son mouvement n'est pas un parti politique mais un groupe de travail. Serait-ce une inspiration soufflée de «Langley». «Le» Haddam ne donne aucun détail. Avec une audace sans pareille, il persiste et signe que son mouvement n'a pas besoin d'une autorisation officielle pour pouvoir activer. En donnant naissance à son groupe de travail, Haddam s'invite de façon claire et fait un indécent appel du pied en direction des autorités. Au sujet des personnes qui activaient avec lui, il n'en fait aucune allusion. Il préfère se taire car sur le fond, il n'a rien à dire. D'un cynisme extraordinaire et presque surréaliste, il parle aujourd'hui de victimes innocentes (ses amis de l'ex-FIS), lui qui avait applaudi fort, jadis, l'instinct meurtrier du GIA.