Le discours d'investiture du président de la République est d'une sobriété telle qu'il détonne des sorties précédentes et que les engagements mis en avant seront ceux de n'importe quel autre candidat qui a l'Algérie au cœur et la sincérité comme credo. Le mot consensuel revient plusieurs fois, ce qui nous donne une autre image d'un Président accumulant tous les pouvoirs de décision et de nomination, à presque tous les niveaux. Le Président, qui a prêté serment, hier, plaide pour l'ouverture du chantier des réformes politiques, avec à la clé une révision constitutionnelle consensuelle approfondie puisqu'il promet une séparation des pouvoirs, un rôle plus utile et plus noble pour le Parlement et, surtout, la reconnaissance par les faits de l'opposition considérée jusqu'ici comme faire-valoir et alibi. Cependant, sur le plan économique, le discours, s'il fait une place à l'investisseur public et privé, entretient l'amalgame entre le volet économique et celui du social qui fait en sorte que l'Etat sera toujours présent avec l'argent de la rente. L'important dans ce premier discours reste la porte laissée ouverte aux autres, aux débats contradictoires et qu'on n'y voit, du moins sur le papier, aucun esprit de revanche contre ceux qui ne sont pas du même avis. Par fatigue ou par lassitude, le Président ne semble pas avoir l'intention de croiser le fer mais plutôt de sortir par la grande porte en tant que Président qui inscrira son nom dans l'Histoire. Mais il est trop tôt pour l'affirmer sur la simple base d'un discours protocolaire. Les détails de la feuille de route nous renseigneront sur les véritables intentions du locataire d'El-Mouradia. La formation du prochain gouvernement, et les diverses nominations qui suivront seront le baromètre qui indiquera la direction du vent du désormais capitaine du bateau. Il appartient maintenant à l'opposition, qui appelle à un changement de gouvernance par la voie pacifique, de faire entendre sa voix et de, porter ses idées. O. A [email protected] Nom Adresse email