La maladie du Président commence à peser sur le bon fonctionnement du pays qui se trouve, lui aussi, en convalescence, et ce, à travers les différentes institutions importantes comme le Parlement dont les élus se tournent les pouces. Il en est de même pour le département stratégique qu'est le ministère des Affaires étrangères qui active en décalage sur la scène internationale à cause de l'absence d'un donneur d'ordres. Idem pour la refondation d'une politique pour l'industrie en attente d'une stratégie plusieurs fois annoncée. Cet état des lieux peu reluisant est porteur, si la situation perdure, d'un risque d'atrophie sur toute la machine. Et les discours ne suffisent plus à suppléer cette hibernation qui peut être fatale. Des textes de loi sont en attente d'une validation par un Conseil des ministres dont la tenue a été annoncée puis démentie plusieurs fois. Des dizaines de décrets présidentiels attendent la divine signature pour entrer en application. Des visites d'Etat indispensables pour le resserrement des liens entre le pays et ses importants partenaires sont renvoyées faute de la capacité du Président à assurer son rôle, lui pourtant si féru de ce genre d'apparat. Il faut ajouter à ces blocages qui paralysent ce grand corps malade qu'est le pays, cette soudaine frénésie pour la rumeur et la manipulation. Il ne se passe pas un jour sans que l'on nous serve des avalanches d'informations sur le devenir d'un responsable, l'éviction ou le limogeage d'un autre. Pour les commis de l'Etat, les hauts fonctionnaires et les responsables du secteur économique, qui se savent assis sur un siège éjectable, une telle situation n'est pas propice à un travail soutenu. Résultat : ils se mettent, eux aussi, en hibernation dans l'attente de jours meilleurs. La place, toute la place est donc laissée aux différents clans pour des règlements de comptes et c'est à qui arrivera, avant l'autre, à faire échec et mat sur l'échiquier... qui s'appelle l'Algérie. À la lassitude des gens intègres, et il y en a, qui assistent impuissants à la déliquescence du pays, il y a cette espèce de rapaces qui profite de la vacance du pouvoir pour s'enrichir de la manière la plus éhontée. O A [email protected] Nom Adresse email