Après les condamnations de nombreuses capitales occidentales, ce fut au tour, hier, de la haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, de se dire scandalisée par les peines capitales prononcées à l'encontre de 683 partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi Le Caire fait face aux vives critiques de la communauté internationale, qui dénonce les condamnations à mort, lundi, de près de 700 partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans. Lundi, la Maison-Blanche a condamné avec force les nouvelles 683 condamnations à mort, jugées "totalement incompatibles avec les obligations de l'égypte en matière de droits de l'homme", et appelé les autorités à les annuler. A l'instar de Londres et Paris, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit pour sa part "préoccupé", estimant que ces condamnations "ne semblent clairement pas respecter les règles de base d'un procès équitable." Hier, la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, s'est dite scandalisée par les condamnations à mort de 683 partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans, un mois après un premier procès de masse expéditif similaire. "Il est scandaleux que pour la deuxième fois en deux mois, la sixième chambre du tribunal de Minya ait imposé la peine de mort à un nombre considérable de prévenus après des jugements de façade", a affirmé Mme Pillay, dans un communiqué, un jour après l'annonce des verdicts. "Il est grand temps que l'Egypte prenne sérieusement ses engagements en matière de droits de l'homme", a-t-elle ajouté. "La peine de mort ne peut être appliquée que pour les crimes les plus graves et lorsque les garanties les plus strictes d'un procès équitable sont assurées", a-t-elle souligné. Face à ce tollé international, l'ambassade d'Egypte à Washington a répondu que la justice égyptienne était indépendante et que ces condamnations étaient susceptibles d'être interjetées en appel. Ceci étant, le juge unique du tribunal de Minya, Saïd Youssef Sabry, qui avait déjà prononcé 529 peines capitales le 24 mars, en a commué lundi 492 en prison à vie sans explications. Le jugement du 24 mars, après une seule journée d'audience, avait été dénoncé par l'ONU comme "sans précédent" dans l'histoire récente du monde, en "violation du droit international et des droits de l'homme." Selon les experts, les nouvelles 683 condamnations à mort, comme les 37 restantes du précédent procès, devraient être annulées en appel ou en cassation pour la grande majorité, tant la procédure et les droits les plus élémentaires de la défense ont été bafoués. Le verdict de mars n'avait néanmoins pas provoqué d'émoi en Egypte, illustrant le climat extrêmement délétère qui y règne. En effet, une large majorité de la population, à l'unisson des médias quasi unanimes, avait applaudi à la répression implacable menée contre les islamistes par le gouvernement installé et dirigé de facto par l'armée après qu'elle eut destitué, le 3 juillet, Mohamed Morsi, seul président jamais élu démocratiquement en Egypte. Plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués en dix mois et plus de 15 000 de ses partisans emprisonnés. Merzak T. /Agences Nom Adresse email