À l'appel du Comité de solidarité avec les travailleurs et du PST, des centaines de travailleurs ont investi, jeudi dernier, la rue à Béjaïa, pour célébrer la Journée mondiale des travailleurs. La procession s'est ébranlée depuis le Théâtre régional de Béjaïa jusqu'à la maison de la culture Taous-Amrouche. Le premier carré est formé par des syndicalistes dont le Snapap. Sur des banderoles brandies par les marcheurs, on pouvait lire: "Pour un salaire digne", "Non au bradage des entreprises publiques" et pour exiger l'"égalité des droits entre les hommes et les femmes". A hauteur de la place Saïd Mekbel, érigée à l'initiative de l'Association des journalistes professionnels de Béjaïa, une minute de silence a été observée à la mémoire du journaliste et billettiste de talent, assassiné le 3 décembre 1994. À la cité CNS, connue plus pour être le fief de la contestation populaire et du combat juste, une minute de silence a été aussi observée par les manifestants à la mémoire des victimes du Printemps noir. A l'esplanade de la maison de la culture Taous- Amrouche, les organisateurs ont programmé une prise de paroles. Chacun des intervenants a souligné la nécessité de l'unité des travailleurs pour la préservation de l'emploi, à lutter contre la précarité qui rend vulnérable les travailleurs. Ils ont appelé également à rester mobilisés dans des cadres organisés, syndicats notamment, et à dénoncer l'impérialisme, qui ne désespère pas à prendre le dessus sur toute forme d'organisation professionnelle car contraire à sa conception du monde du travail. Le dernier à intervenir n'est autre que le secrétaire général du PST, Mahmoud Rachidi : "Cette marche est d'une importance capitale pour les travailleurs dans l'histoire de leur mouvement". Et dans une déclaration, rendue publique, le Comité de solidarité avec les travailleurs de Béjaïa, né dans le sillage des différentes grèves des travailleurs des entreprises publiques, a souligné que "le processus de la désindustrialisation au profit du marché mondial, matérialisé par l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), et la préparation de l'Algérie à l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a précipité la chute et la déstructuration de l'économie algérienne". Enfin, le Comité appelle à "l'augmentation des salaires des travailleurs, à une retraite digne, un pouvoir d'achat décent, la relance du secteur public et à la liberté de manifestation, d'organisation et d'expression". De son côté, le PST appelle à "la résistance au libéralisme et à l'impérialisme et à la mobilisation pour la défense des libertés démocratiques". L.O Nom Adresse email