"Nous refusons de dialoguer avec des responsables expatriés qui nous méprisent et qui ont tenu des propos insultants à l'égard des travailleurs algériens... Nous avons plusieurs points de revendication liés à la sécurité, aux contrats de travail." C'est en ces termes que le représentant des salariés et personnels du tramway d'Oran explique le déclenchement du mouvement de protestation et de grève initiée le 1er mai. Une date toute symbolique pour un mouvement de grève apparu de manière inopinée pour les usagers du tramway. En fait des tensions et des revendications qui sont apparues il y a plusieurs semaines déjà et qui concernent notamment depuis deux jours les conducteurs de rames, les agents chargés de la sécurité le long du tracé des rames, les contrôleurs et autres agents chargés de la vente des tickets. Notre interlocuteur évoque ainsi les conditions de travail des conducteurs de rames qui font 4 courses durant la journée et à qui on a exigé d'en faire 5. "Chaque course nous prend 1h7mn, et avec des temps de repos que nous devons avoir, nous avons refusé de faire 5 courses qui nous ont été imposées, et cela, pour des raisons de sécurité, car c'est une charge trop grande, les agents chargés de la vente des tickets travaillent dans des conditions difficiles, étant toute la journée à l'extérieur dans des guérites. Ils n'ont aucune sécurité, plusieurs se sont fait agresser", rajoute le représentant du collectif des travailleurs. Ce dernier dénonce encore la situation des travailleurs toujours en CDD, alors qu'ils revendiquent des CDI pour une certaine catégorie d'agents, mais aussi la charge horaire hebdomadaire qui est de 48h alors que, selon le droit du travail algérien, elle ne peut être que de 40h. Nos interlocuteurs se disent encore très touchés par le comportement méprisant de certains responsables expatriés de la société d'exploitation du tramway d'Oran, la Setram. Un service minimum a lieu avec seulement 4 rames en circulation. La direction de la Setram n'a pas tardé à réagir en rendant public un communiqué où il est fait état d'"une perturbation du trafic suite à un arrêt de travail collectif, observé, sans préavis, par une partie du personnel. Des discussions sont en cours entre la direction et lesdits salariés pour rétablir la situation et reprendre un trafic régulier le plus tôt possible au tramway d'Oran". hier, la situation restait inchangée. D. L Nom Adresse email